Les cours du brut enchaînent une quatrième séance de baisse consécutive. En cause : les perspectives d’un accord russo-ukrainien qui pourrait remettre du pétrole russe sur le marché, alors que la demande chinoise faiblit.
Les prix du pétrole ont encore reculé ce mardi 16 décembre, confirmant une tendance baissière amorcée la semaine dernière. Vers 9h23 (heure de La Mecque), le baril de Brent pour livraison février 2026 cédait 0,66 % à 60,16 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain abandonnait 0,72 % à 56,41 dollars.
Cette nouvelle dégringolade s’inscrit dans un mouvement de fond : les deux références mondiales perdent du terrain depuis quatre séances d’affilée. Lundi déjà, elles avaient chuté de près de 1 %, victimes d’une conjonction de facteurs pesant sur les cours.
Un accord de paix qui change la donne
Le principal élément perturbateur vient de l’est de l’Europe. Les négociateurs européens ont fait état lundi de progrès significatifs dans les pourparlers visant à mettre fin au conflit russo-ukrainien, qui dure depuis trois ans. Washington a même proposé à Kiev des garanties de sécurité similaires à celles de l’OTAN.
Cette embellie diplomatique inquiète les marchés pétroliers. « Le marché évalue les signes d’optimisme concernant un potentiel accord de paix entre la Russie et l’Ukraine », expliquent les analystes de la banque ANZ. Leur crainte ? Que les sanctions américaines récemment imposées aux compagnies pétrolières russes soient à terme levées, ce qui augmenterait mécaniquement l’offre sur un marché déjà saturé. Reste que les discussions achoppent encore sur les concessions territoriales. Un accord définitif n’est donc pas pour demain.
La Chine, maillon faible
L’autre facteur de pression vient de Pékin. Les derniers chiffres économiques chinois, publiés lundi, ont jeté un froid. La production industrielle a ralenti à son plus bas niveau depuis 15 mois, tandis que les ventes au détail enregistraient leur plus faible progression depuis décembre 2022, en pleine pandémie de Covid-19.
Pour Tony Sycamore, analyste chez IG, ces données renforcent « les inquiétudes selon lesquelles la demande mondiale pourrait ne pas être assez solide pour absorber la croissance récente de l’offre ». Un problème épineux pour le premier importateur mondial de brut, d’autant que la montée en puissance des véhicules électriques grignote déjà la consommation de carburants fossiles.
La stratégie chinoise, qui misait sur les exportations pour compenser la mollesse de la demande intérieure, semble marquer le pas. De quoi alimenter les craintes d’un ralentissement durable de l’appétit chinois pour l’or noir.
Ces inquiétudes sur la demande éclipsent pour l’instant les tensions sur l’offre. Certes, les États-Unis ont saisi la semaine dernière un pétrolier au large du Venezuela. Mais selon les traders, cette opération pèse peu face aux volumes considérables de stocks flottants et aux achats massifs effectués par la Chine auprès de Caracas en prévision de nouvelles sanctions.