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Action gouvernementale : faire confiance aux gestionnaires et mobiliser la société (contribution)

Par Maghreb Émergent
26 août 2017

Le Premier ministre M. Ouyahia et son équipe gouvernementale, ils, en un temps « record », ce que leurs prédécesseurs ont eu du mal à faire depuis trois ans : une économie diversifiée hors hydrocarbures et éviter l’épuisement des réserves de changes horizon 2019/2020 ?


Comme je lai suggéré dans mes  récentes contributions, je me félicite du report de la Tripartie afin d’éviter les mêmes scenarios que les 21 triparties précédentes. Egalement comme  je l’ai suggéré au précédent gouvernement, l’actuel Premier ministre   a eu totalement raison de supprimer l’Inspection générale de contrôle des finances et des marchés publics, installée par M. Tebboune au niveau de son cabinet, à travers laquelle il entendait se pencher sur les problèmes majeurs en matière de marchés publics car elle aurait été inutile. Plutôt de créer une institution de plus pour qu’à la fin, elle ne contrôle rien  il faudrait améliorer le fonctionnement de celles qui existent avec les mêmes prérogatives que sont l’Inspection générale des Finances, la Cour des comptes et l’Institut national de lutte contre la corruption.

Je ne vois  pas la nécessité  d’une énième inspection, composée de quelques  inspecteurs, surtout qu’au vu de mon expérience, en qualité de magistrat à la Cour des comptes, rien que pour Sonatrach, il faut 200 magistrats. Cela aurait été compris comme une chasse aux sorcières alors qu’il s’agit de ne pas faire peur aux gestionnaires et laisser les institutions de la République travailler normalement.

Concernant  la tripartite, qui avait été annoncée pour le 23 septembre prochain à Ghardaïa, mais qui a connu lors de la  réunion informelle du 24 août 2017  un changement de calendrier (aucune date fixée pour le moment) , j’ai été présent à la dernière réunion gouvernement-UGTA-patronat, à Annaba  où il avait  été question de diversifier l’économie et nos sources de revenus, même si je constate, qu’après 21 tripartites, nos recettes continuent d’être tirées à 97% de la vente du pétrole et du gaz. Pourquoi ?  Les partenaires du gouvernement, que sont l’UGTA et le patronat, disent que c’est le gouvernement qui n’a pas appliqué les différentes directives ou décisions issues des tripartites. Mais, ce que je constate pour ma part, c’est l’existence de certains partenaires qui ne se réunissent avec le Premier ministre que pour obtenir des marchés publics. 

L’idéal, cette fois-ci, est d’aller véritablement vers un large consensus  face aux tensions budgétaires inévitables entre  2017/2020 devant éviter la vision strictement monétariste  équilibrer recettes/dépenses comme un gestion d’épicerie, attention à la généralisation du financement non conventionnel de la planche à billets avec le risque d’un processus inflationniste incontrôlée ( expérience récente du  Venezuela),  mais d’avoir une vision stratégique de mutation systémique.

Quoi qu’il en soit, j’ai toujours demandé à ce que la tripartie soit élargie à d’autres syndicats et organisations patronales représentatives, étant souhaitable pour ces derniers qu’ils dépassent la vision étroite de  leadership, leur  regroupement par branches , pour faciliter le dialogue,  sachant que sur le plan social, nous avons trois ans de répit, à considérer que nous disposons encore de 100 milliards de dollars de réserves de changes et d’une dette extérieure de moins de cinq milliards. Mais attention, si c’est toujours les mêmes qu’on voit depuis 1995, comment voulez-vous que ce consensus soit réuni  pour  élargir le dialogue social à d’autres partenaires économiques et sociaux ? Dans ce cas de figure, il s’agira d’un monologue avec peu d’impacts sur la mobilisation de la société. La future tripartite doit ressortir avec une réorientation totale de la politique économique. Et sur ce point, je salue la directive du président de la République qui a appelé à un large front social qui réunit tous les Algériens et toutes les Algériennes,dans  son message à l’occasion de la célébration de la Journée du moudjahid, dans lequel il appelé  à un front commun pour sortir de la crise.

 

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