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Maghreb

Afrique: Situation tendue à Addis-Abeba, l’admission de Rabat à l’UA divise les Etats africains

Par Yazid Ferhat
30 janvier 2017

La demande d’adhésion du Maroc à l’Union africaine fait ce lundi en début d’après midi l’objet d’un débat à huis-clos des chefs d’Etat et de gouvernement africains, réunis à Addis-Abeba pour le 28eme sommet de l’Union africaine.

 

 

Inscrite à l’ordre du jour de ce sommet, la question de l’adhésion du Maroc à l’UA a suscité crispations et interrogations au sein des 54 délégations participantes, en dépit d’un fort lobbying marocain, dont une  »collation » offerte dimanche soir par le roi Mohamed VI. En fait,  le blocage de l’adhésion du Maroc à l’UA, 32 ans après son retrait, viendrait des observations du conseiller juridique de l’Union africaine. Car le bureau du conseiller juridique de l’Organisation avait indiqué dans un compte rendu que la demande d’adhésion du Maroc (à l’Union Africaine), est en contradiction flagrante avec l’occupation du Sahara occidental. Et donc que cette demande est  »en contradiction avec l’Acte constitutif de l’Union africaine », que le Maroc avait adopté début janvier alors même qu’il n’a pas encore de gouvernement après les législatives d’octobre 2016.  Ce compte rendu juridique était intervenu comme réponse à une communication datant du 13 novembre dernier dans laquelle 10 pays, dont le Kenya et l’Afrique du sud, ont soumis au Conseiller juridique de l’UA une série de questions sur l’éligibilité du Maroc et la cohérence entre l’Acte constitutif de l’Union africaine, notamment le respect et l’inviolabilité des frontières, et la situation d’occupation par Rabat du Sahara occidental. Ces pays sont notamment le Nigéria, le Zimbabwe, le Soudan du Sud, la Namibie, l’Ouganda, le Mozambique, Malawi, le Lesotho, l’Afrique du Sud et le Kenya, qui ont posé des questions sur le demande d’adhésion du Maroc au Conseiller juridique de l’UA.  »La demande d’adhésion à l’Union peut-elle être acceptée alors que l’État concerné ne reconnaît ou ne respecte pas ses frontières internationalement reconnues ? », se sont demandé ces pays. En outre,  »l’engagement du Royaume du Maroc à adhérer à l’Acte constitutif sans réserve ou conditions est-il légalement suffisant, alors qu’au même moment il occupe militairement des parties importantes du territoire de la RASD pendant plus de quarante ans ? ».

 

Un vote simple, mais pas décisif

 

La réponse du Conseiller juridique de l’UA, faite quelques jours avant le 28eme sommet de l’Organisation, est que  »les questions soulevées par les honorables représentants soulèvent des préoccupations fondamentales qui doivent être prises en considération au moment de prendre la décision d’admettre le Royaume du Maroc à rejoindre l’Union. » Selon le rapport du bureau du Conseiller de l’UA distribué à la presse à Addis Abeba,  »une lecture simple de l’article 4 en relation à la demande d’adhésion à l’Union juxtaposé contre la situation non résolue prévalant entre le Maroc et le Sahara occidental ouvre la possibilité à des défis de conformité importants avec les objets, objectif et valeurs de l’Union. » Pour autant, la décision reviendra aux chefs d’Etat et de gouvernement, réunis à huis-clos lundi en fin de journée. Pour être intégré à l’UA, un pays doit recueillir une majorité simple, soit 28 voix lors d’un vote organisé par la Commission africaine. Erasmus Mwencha, un des vice-présidents de l’UA, a indiqué de son côté que la procédure d’adhésion doit être respectée, c’est à dire un vote simple à la majorité des voix après l’enregistrement officiel de la demande d’adhésion. Mais, même en cas de vote favorable, l’adhésion du Maroc pourrait être retardée ou compromise par un ou plusieurs pays lors du débat à huis-clos sur cette adhésion, indiquent des observateurs.

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