Loin de rester en marge des préoccupations économiques du pays, les étudiants algériens s’engagent activement dans la modernisation de l’agriculture nationale.
À l’occasion de la 25ᵉ édition du Salon international de la production agricole (SIPSA 2025), une dizaine de futurs diplômés ont partagé leur détermination, leur créativité et leur volonté de contribuer au développement du secteur. Certains sont encore à la recherche de financements, d’autres sont déjà producteurs ou porteurs de projets innovants à la recherche de débouchés.
Maroua El Hakkaoui, une étoile montante de l’innovation agricole
Parmi les talents qui ont marqué cette édition, Maroua El Hakkaoui, fondatrice de la start-up FilahaTech, s’est imposée comme une figure emblématique de cette nouvelle génération d’innovateurs. Récompensée comme meilleure innovatrice agricole étudiante de la SIPSA 2025, elle a hissé haut les couleurs de l’Algérie lors de cette compétition continentale SIPSA Afrika Award, en décrochant la 2ᵉ place parmi 12 projets africains.

« Ce prix est pour nous une reconnaissance importante. Il valide notre engagement en faveur d’une agriculture moderne, durable et accessible, adaptée aux défis actuels des exploitants agricoles africains », souligne-t-elle.
FilahaTech, incubée dans la Zone Start-up A3 du salon, propose une plateforme interactive destinée à accompagner les agriculteurs grâce à des outils intelligents : surveillance des cultures, analyse des données du sol et du climat, alertes basées sur des images satellites et indicateurs végétaux. Son ambition est de digitaliser l’agriculture algérienne et donner aux exploitants les moyens de prendre des décisions éclairées, tout en préservant les ressources naturelles.
Drones, bio-intrants et écosystème d’innovations
D’autres projets tout aussi prometteurs ont vu le jour dans les universités algériennes. AirCrop, par exemple, utilise des drones dotés d’intelligence artificielle pour détecter les maladies, le stress hydrique, et effectuer une pulvérisation ciblée. Ces outils permettent un suivi en temps réel, particulièrement utile dans les vastes champs du sud algérien.

L’agence ANVREDET, fidèle au rendez-vous, continue de jouer un rôle clé dans l’émergence de ces start-ups. Hicham Messeoudi, fondateur de Planta Biotek, lui rend hommage :
« Depuis 2012, j’ai été accompagné par l’ANVREDET pour concrétiser mon idée. Aujourd’hui, mon entreprise est en croissance, je travaille avec cinq universitaires, et je suis ici pour encourager les jeunes à croire en leurs compétences. »
Terrauboss, une solution naturelle pour les sols arides
Dans la wilaya de Laghouat, au sud-ouest de l’Algérie, la société Sarl Loudini Agro-Ind, spécialisée dans la culture de pistachiers, a présenté un projet innovant : Tereauboss, un amendement de sol 100 % naturel. Ce produit améliore les propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol. Il convient à tous types de cultures arbres fruitiers, légumes, céréales, en plein champ comme en pot.
Terrauboss est particulièrement adapté aux sols sableux et terres arides : il renforce le système racinaire, stimule la croissance des plantes, améliore la rétention d’humidité et enrichit le sol en profondeur. Un véritable atout pour l’agriculture saharienne en quête de solutions durables.
L’agriculture de demain se construit aujourd’hui
Ces jeunes entrepreneurs, souvent encore étudiants, participent activement à la transition agricole en Algérie. Leur dynamisme, leur capacité à innover et leur volonté de relever les défis climatiques, économiques et techniques montrent que l’avenir de l’agriculture passera inévitablement par la technologie, la coopération et l’audace.
Avec des projets comme FilahaTech, AirCrop, Planta Biotek ou Tirabous, l’Algérie prouve qu’elle peut compter sur une jeunesse éclairée pour faire de l’agriculture un pilier de son développement durable.