Disposer d’un visa Schengen ne signifie pas qu’on l’on peut aller dans n’importe quel pays de l’espace du même nom. Du moins pour le premier voyage.
Air Algérie a publié, aujourd’hui, un communiqué à l’attention des passagers détenteurs d’un visa Schengen qu’ils ont l’obligation d’effectuer leur premier voyage dans l’espace européen dans « l’Etat qui a délivré le visa. ».
Le communiqué d’Air Algérie, très partagé sur Facebook invoque à cet effet le règlement européen n° 810/2009 établissant un code de communication des visas.
En clair, la compagnie Air Algérie vous refusera désormais un voyage pour Rome si le visa Schengen vous a été délivré par les services consulaires français et que vous n’avez pas fait un premier voyage en France.
L’annonce faite par la compagnie surprend beaucoup de voyageurs algériens qui ont pu, jusqu’à présent et sans problème apparent, utiliser leur visa pour aller dans un autre pays que celui « qui a délivré le visa. ».Le visa Schengen ne devient, de facto, valable que si l’on effectue le premier voyage dans le pays qui a délivré le visa.
Certains voyageurs algérien ne sont pas surpris par l’annonce et disent qu’ils savaient qu’ils avaient une « obligation » de faire un premier voyage « par la France » (pays qui délivre le plus de visas en Algérie) car c’est auprès de services consulaires de ce pays qu’ils ont eu le visa.
D’autres sont plutôt surpris et soulignent qu’ils ont déjà fait des voyages dans des pays européens sans passer initialement par la France. Les commentaires sur la page Facebook d’Air Algérie au sujet du communiqué sont édifiants. Ils sont nombreux à s’étonner de cette application soudaine d’une telle mesure par Air Algérie.
La compagnie nationale semble prendre les devants en rappelant cette exigence car en cas de refoulement des voyageurs, elle sera obligé de les rapatrier voire de payer des amendes.
Des voyageurs algériens titulaires d’un visa délivré par les services consulaires italiens ont été récemment refoulés de Rome, où ils transitaient pour la France, dans des conditions jugées « humiliantes ».
L’ambassadeur d’Italie à Alger, tout en se déclarant « triste » de ce qui est arrivé aux voyageurs algériens avait souligné que ces derniers avaient déclaré aux douaniers qu’ils comptaient de rejoindre la France et non pas passer des vacances en Italie comme l’attestaient les documents qu’ils avaient présenté au Consulat italien.
« Or, le pays ayant délivré un visa doit être la destination unique ou principale du voyage » avait souligné l’ambassadeur d’Italie en Algérie, Michele Giacomelli.
