29 000 tonnes de marchandises. C’est le volume qu’Air Algérie Cargo a transporté en 2024, soit une hausse de 32% par rapport à l’année précédente. Cette performance accompagne l’évolution des exportations hors hydrocarbures et de l’adaptation progressive de l’appareil logistique national.
La répartition géographique des flux commerciaux s’est élargie : Belgique, Italie, Espagne, France, Turquie pour l’Europe, Russie, Arabie saoudite et Qatar pour les marchés émergents, sans oublier le Canada. Les produits industriels, pièces de rechange, équipements électroniques et denrées agro-alimentaires constituent l’essentiel des cargaisons acheminées par voie aérienne.
Noureddine Rabah Benabbes, directeur commercial d’Air Algérie Cargo, projette une croissance de 8 à 12% pour 2025. Ces prévisions s’alignent sur les estimations de l’IATA pour la région et s’appuient sur une demande soutenue des exportateurs nationaux. Le transport aérien répond en effet aux contraintes spécifiques de certains secteurs : produits pharmaceutiques nécessitant une chaîne du froid, fruits et légumes exigeant des délais courts, marchandises à forte valeur ajoutée.
L’Afrique, nouveau relais de croissance
Air Algérie Cargo élargit son horizon géographique vers l’Afrique subsaharienne. Le Sénégal et la Mauritanie figurent parmi les destinations prioritaires, dans une approche de développement des échanges Sud-Sud. Cette orientation géographique répond à une double logique : proximité culturelle et potentiel de croissance de ces marchés.
L’entreprise renforce parallèlement ses capacités opérationnelles. Au Boeing 737-800 BCF déjà en service s’ajoutera un Boeing 737-700 de 16 tonnes en 2025. La stratégie privilégie la flexibilité : affrètements supplémentaires possibles selon l’évolution de la demande, adaptation de la flotte aux besoins du marché.
L’obtention d’un certificat d’exploitation aérienne (AOC) auprès de l’Agence nationale de l’aviation civile constitue un tournant stratégique. Cette autorisation conférera à Air Algérie Cargo une autonomie opérationnelle complète, lui permettant de développer son réseau et d’optimiser ses capacités sans contraintes externes.
Le volet financier bénéficie d’un accompagnement public structuré. Le Fonds spécial pour la promotion des exportations prend en charge 50% des coûts de transport aérien. Depuis janvier 2025, cette aide s’applique de manière anticipée : les exportateurs règlent directement la moitié du montant, éliminant les délais de remboursement. Une mesure qui améliore sensiblement la trésorerie des entreprises exportatrices.