Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, M. Saïd Sayoud, a présenté le budget sectoriel du transport pour 2026 devant la Commission des finances de l’Assemblée populaire nationale. Parmi les annonces majeures, la subvention accordée à Air Algérie, combinée à celle de sa filiale Domestic Airlines, atteindra près de 20 milliards de dinars en 2026.
Ce montant représente une hausse de 7,4 milliards de dinars par rapport à la subvention de 12,6 milliards allouée en 2025, soit une augmentation de 58,7 %. Cette subvention vise à compenser la différence entre le coût réel des billets d’avion et les prix fixés par les autorités publiques sur les lignes intérieures, tout en couvrant une partie du déficit des lignes internationales.
Une mesure inscrite dans le cadre du service public
Selon les explications du ministre, cette augmentation s’inscrit dans une logique de soutien au transport aérien national, considéré comme un service public essentiel, notamment pour les régions éloignées.
L’objectif principal est de compenser l’écart entre le coût réel des billets et les prix réglementés appliqués par les autorités sur les lignes intérieures, afin de préserver le pouvoir d’achat des citoyens.
Le financement permettra également de couvrir une partie du déficit généré par certaines lignes internationales, maintenues dans le cadre d’une politique de continuité territoriale.
Une hausse budgétaire significative
Cette progression de 7,4 milliards de dinars en une seule année constitue une augmentation importante dans le budget du secteur des transports.
Sur le plan économique, cette hausse traduit la volonté de l’État de maintenir l’accessibilité du transport aérien, mais elle interroge aussi sur la durabilité du modèle de financement.
Les économistes soulignent que ce type de subvention, s’il n’est pas accompagné de réformes structurelles, risque de creuser le déficit public sans amélioration tangible des performances.
Pour beaucoup d’observateurs, le véritable enjeu réside désormais dans la modernisation de la flotte, la digitalisation des services et la maîtrise des coûts d’exploitation, afin de réduire la dépendance d’Air Algérie à l’aide publique.
Vers un nouveau cap ?
En attendant une meilleure visibilité sur les réformes à venir, cette augmentation de 58,7 % du budget consacré à la compagnie nationale apparaît comme un signal fort du gouvernement pour garantir la continuité du service public aérien.
Mais elle rappelle aussi l’urgence d’un plan d’investissement clair et mesurable, capable de transformer ce soutien financier en levier de modernisation durable, plutôt qu’en simple couverture budgétaire.





