Le pays s’apprête à autoriser les expatriés à créer leur entreprise sans se déplacer. Une mesure qui cible directement une diaspora déjà active : elle a fondé 15 % des 13 000 startups du pays. Les procédures sont en cours de finalisation au niveau du Centre national du registre de commerce.
L’Algérie veut capitaliser sur un atout qui commence à faire ses preuves : sa diaspora. Déjà à l’origine de 15 % des startups créées sur le territoire national, les Algériens installés à l’étranger vont bientôt pouvoir franchir le pas sans avoir à se déplacer. Le gouvernement prépare l’ouverture de la création d’entreprises à distance, une mesure qui pourrait considérablement élargir la base entrepreneuriale du pays.
Lors du Salon africain des startups organisé à Alger, le ministre de l’Économie de la connaissance, Noureddine Ouadah, cité par l’APS, a précisé que les membres de la communauté nationale à l’étranger, ainsi que d’autres innovateurs et investisseurs, pourront bientôt créer des entreprises en Algérie à distance, dès la finalisation des procédures nécessaires, notamment au niveau du Centre national du registre de commerce.
Cette annonce intervient alors que l’écosystème algérien des startups connaît une croissance significative. Entre 2019 et 2024, le nombre d’entreprises innovantes est passé de 200 à plus de 13 000. Une dynamique portée par les jeunes innovateurs locaux, mais aussi par une diaspora de plus en plus impliquée. Pour Sofiane Chaib, secrétaire d’État chargé de la communauté nationale à l’étranger, cette contribution est à la fois “qualitative et significative”.
Il a souligné que cette communauté avait joué un rôle central dans la préparation de la première stratégie nationale en intelligence artificielle. Une preuve, selon lui, que les compétences algériennes dispersées dans le monde restent attachées à leurs racines et prêtes à s’investir. “Leur présence n’est pas symbolique, mais stratégique”, a-t-il martelé lors de la quatrième édition du salon.
Cap sur les 20 000 startups d’ici 2029
L’objectif du pays est d’atteindre 20 000 startups d’ici 2029. Pour y parvenir, l’État mise sur plusieurs leviers. Outre la création d’entreprises à distance, un réseau mondial d’experts algériens sera mis en place pour accompagner l’accréditation des produits numériques nationaux, un point souvent bloquant pour les jeunes entreprises technologiques. L’idée est de permettre aux startups locales d’accéder aux standards internationaux et de s’imposer sur de nouveaux marchés.
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Le dispositif de soutien continue par ailleurs de se renforcer : incitations fiscales, accompagnement institutionnel, financements dédiés et un écosystème qui se professionnalise progressivement. Pour Noureddine Ouadah, l’enjeu est de structurer les chaînes de création pour que chaque startup puisse se développer, accéder aux certifications et, surtout, se projeter à l’international.