Le groupe parlementaire du Mouvement de la société pour la paix accuse le bureau de l’Assemblée d’avoir écarté ses propositions d’amendements au projet de loi de finances 2026 sans justification recevable. Une contestation qui relance la question du rôle effectif de l’opposition à l’hémicycle.
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, le parti islamiste d’opposition affirme que la quasi-totalité de ses amendements au PLF 2026 ont été rejetés par le bureau de l’APN, alors qu’ils respectaient les critères formels et de fond du règlement intérieur. Pour la formation politique, cette décision relève de l’arbitraire.
Au-delà de l’aspect procédural, c’est la question de la participation réelle de l’opposition qui se pose. Le MSP soutient que ses propositions visaient à défendre le pouvoir d’achat, corriger les déséquilibres fiscaux et renforcer les équilibres financiers. “Ces amendements visaient à préserver le pouvoir d’achat des citoyens, à promouvoir l’équité fiscale et à soutenir un développement économique durable”, précise le communiqué. Leur rejet, selon le parti, “porte atteinte au principe de transparence et d’impartialité” et “restreint le rôle de l’opposition parlementaire”.
Un fonctionnement de l’Assemblée déjà critiqué
Cette contestation résonne avec une critique plus ancienne. Depuis des années, plusieurs formations d’opposition dénoncent un fonctionnement verrouillé de l’Assemblée, où le débat budgétaire reste étroitement encadré et les marges de manœuvre limitées. L’épisode soulevé par le MSP ravive cette perception : les amendements de l’opposition, même techniquement recevables, aboutissent rarement.
Bien que le communiqué ne détaille pas la nature exacte des amendements rejetés, elles portaient sur le déficit budgétaire massif, la sous-consommation chronique des crédits alloués, les dépassements de coûts dans les projets publics et le poids des entreprises déficitaires sur les finances de l’État. Aussi, le MSP demande “la reconsidération des amendements proposés afin d’améliorer les textes législatifs et de corriger les déséquilibres”. Le parti insiste aussi sur l’enjeu institutionnel : “Défendre les droits des députés dans l’exercice de leurs missions législatives et de contrôle revient à défendre la crédibilité de l’institution parlementaire et l’intérêt national”.
Pour l’heure, rien n’indique que le bureau de l’Assemblée reviendra sur sa décision. Mais l’affaire montre que la bataille autour du budget 2026 ne se limite pas aux chiffres : elle se joue aussi sur les conditions dans lesquelles le débat parlementaire se déroule.





