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Algérie

Algérie – De retour aux affaires, Ahmed Ouyahia va être confronté à la question de l’endettement extérieur

Par Saïd Djaafer
22 août 2017
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 Le recours à l’endettement extérieur a été réprouvé dans le passé par Ahmed Ouyahia au nom du respect du choix présidentiel. Depuis les choses ont évolué à l’image de son «ami » Ali Haddad qui défend ouvertement cette option. Le Premier ministre va-t-il se mettre à jour?

 Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia réunira les partenaires sociaux pour la préparation de la Tripartite  jeudi prochain. Tous les signataires du Pacte Nationales Economique et Social pour Croissance prendront part à cette rencontre et Ali Haddad et Abdelmadjid Sidi Saïd, seront, les « guets stars » de ce rendez-vous qui se fera à huis-clos.

 Il est néanmoins attendu que Ahmed Ouyahia fasse quelques déclarations pour « annoncer la couleur » et se situer par rapport aux dossiers-phares évoqués par son prédécesseur, tout particulièrement l’endettement extérieur.

 

Le «niet » bouteflikien de Tebboune 

 Qu’en est-il de l’objet de cette rencontre Gouvernement-patronat-UGTA? Lorsque Tebboune a réuni les partenaires sociaux du Gouvernement, il a beaucoup insisté sur la relance de l’économie nationale  et sa protection en  affirmant notamment que « seule l’entreprise est en mesure de générer des richesses ». 

 Tout en reconnaissant l’existence de « déséquilibres macroéconomiques», il avait insisté sur la nécessité de compter sur « les seules capacités du pays, petites ou grandes soient elles » en écartant tout recours éventuel à l’endettement extérieur.

 « La souveraineté de l’Algérie, qui est totale, ne peut être hypothéquée par quoi que ce soit. Il est hors de question de recourir à l’endettement extérieur et nous ne voulons même pas y penser. Nous refusons hypothéquer notre souveraineté quelle que soit la situation, et ce sont là les instructions du Président de la République », avait déclaré l’éphémère Premier Ministre en conformité avec la «ligne » décidée par le président Bouteflika depuis la moitié des années 2000.

 Ouyahia inscrira t-il sa démarche dans cette logique souverainiste et surtout «bouteflikienne » sachant que la plupart des économistes et financiers soutiennent qu’entre endettement extérieur et souveraineté, il n’existe presque pas de relation ?

 L’endettement extérieur : un sujet de discorde?

 Sur ce chapitre, la position passée de l’actuel Premier ministre est connue : il est foncièrement contre et il n’a raté aucune occasion de l’exprimer. «Nous ne resterons pas otages de la dette extérieure », a-t-il déclaré au mois d’avril dernier en soulignant que « le président Bouteflika interdit l’endettement extérieur».

 Toutefois, pour l’heure, il n’a pas encore décliné sa feuille de route et vu les évolutions promptes et les grands revirements enregistrés ces derniers mois, il n’est pas exclu qu’il renonce à sa rigidité apparente contre l’endettement extérieur.

 Certaines sources vont jusqu’à affirmer que cette question « constitue la pomme de discorde entre les différents centre décisions, ce qui a valu son poste de chef de l’Exécutif à Tebboune ».

 L’objet de la réunion de ce jeudi portera officiellement sur la finalisation avec les partenaires économiques et sociaux de l’ordre du jour de la rencontre tripartite du 23 septembre prochain à Ghardaïa. C’est en marge de cette réunion que Ouyahia livrera probablement quelques axes de sa feuille de route.

 

Haddad est « pour »

 

Les signataires du Pacte national économique et social de croissance parmi le patronat  sont la Confédération générale des Entreprises algériennes (CGEA), le Forum des chefs d’entreprises (FCE), l’Union nationale des entrepreneurs publics (Unep), la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), la  Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA), la Confédération algérienne du patronat (CAP), I‘Union nationale des investisseurs (UNI), et la Confédération générale du patronat-BTPH (CGP-BTPH) et l’Assemblée générale des entrepreneurs algériens (AGEA).

 Parmi ces organisations patronales, le FCE qui représente le lobby d’affaires le plus puissant n’a jamais opposé un refus doctrinal à l’endettement extérieur. Bien au contraire, il y voit même une solution. En mars 2016, alors que les pouvoirs publics ne cessaient de déclarer qu’une telle option était exclue, Alli Hadda a déclaré que « l’endettement extérieur n’est pas une catastrophe,  surtout si son objectif est de développer l’économie de l’Algérie ».

Le patron du FCE va-t-il réussir à faire passer le message à son «ami » Ahmed Ouyahia?

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