Les aviculteurs algériens tirent la sonnette d’alarme. Le secteur du poulet traverse une crise profonde. Depuis plusieurs semaines, les prix de vente du poulet vivant s’effondrent. Ils descendent parfois en dessous des coûts de production. Cette situation place une grande partie des éleveurs au bord de la faillite.
Selon les pages spécialisées, le kilogramme de poulet vivant se vend actuellement entre 240 et 260 dinars algériens. Pourtant, le coût de production réel se situe entre 250 et 280 dinars. L’équation est simple et dangereuse. Les aviculteurs vendent à perte. Cette marge négative fragilise tout le secteur. « Aucun éleveur ne peut tenir longtemps avec de tels prix », affirme un aviculteur, qui décrit un marché totalement dérégulé.
Plusieurs facteurs expliquent cette crise. D’abord, l’excédent de production. Les aviculteurs produisent plus que les besoins du marché national. Cette surproduction ne résulte pas d’un dynamisme économique, mais d’un manque de coordination. Aucun outil fiable n’existe pour estimer la demande réelle en poulet. Par conséquent, la planification devient impossible. Les éleveurs avancent à l’aveuglette, ce qui aggrave les déséquilibres.
Ensuite, l’importation de poulet congelé brésilien pèse lourd sur les prix. Les volumes importés restent significatifs. Ils arrivent régulièrement sur le marché, à des tarifs compétitifs. Cette présence massive empêche toute hausse des cours. Même lorsque la production locale tente de se stabiliser, l’afflux du poulet importé bloque toute reprise.
À cela s’ajoute l’intervention des organismes publics. Ils injectent, eux aussi, d’importantes quantités de poulet local congelé. Cette offre supplémentaire crée une pression continue sur les prix. Le marché se retrouve saturé. L’effet cumulé des importations et des stocks publics annule tout espoir de remontée des prix à la ferme.
Les aviculteurs tirent la sonnette d’alarme
Face à cette situation, les aviculteurs alertent quotidiennement sur les réseaux sociaux. Ils dénoncent un risque réel : l’effondrement de toute la filière. Selon eux, si cette crise se prolonge, de nombreux élevages fermeront. Les conséquences seraient lourdes. Une baisse de la production nationale deviendrait inévitable. Les prix au consommateur grimperaient ensuite brutalement. Le marché perdrait sa stabilité.
Aujourd’hui, le secteur du poulet se trouve à un tournant. Les éleveurs réclament une régulation urgente. Sans mesures immédiates, la filière pourrait subir un choc durable. Les aviculteurs, déjà fragilisés, ne survivraient pas à une crise plus longue.





