L’Algérie continue de se positionner comme l’un des partenaires énergétiques majeurs de l’Union européenne, consolidant, en 2025 sa place de deuxième fournisseur de gaz naturel. Cette performance s’inscrit dans un contexte de reconfiguration profonde du marché européen, marqué par la volonté des pays du vieux continent de diversifier des sources d’approvisionnement, conséquence directe de la crise géopolitique qui secoue l’Est du continent.
Selon des données citées par la plateforme « Ettaqa », au premier trimestre 2025, l’Algérie a fourni près de 19,4% du gaz naturel importé par l’UE sous forme gazeuse, devançant désormais la Russie et se classant juste derrière la Norvège, leader européen avec 52,6% de part de marché. En valeur, les exportations nationales ont progressé de 19% par rapport à 2024, portées à la fois par une demande persistante et par les tensions sur le marché international. Le gazoduc Transmed, reliant l’Algérie à l’Italie, ainsi que le Medgaz vers l’Espagne, sont les piliers de cette montée en puissance, capant jusqu’à 32,5 milliards de m³ et 8 milliards de m³ respectivement.
En mars 2025, selon la même source, les exportations de gaz algérien vers l’Europe par gazoduc ont atteint 3,5 milliards de mètres cubes, soit une hausse marquée de 21% par rapport à l’année précédente. L’Italie s’affirme comme le principal client, avec des volumes représentant près de 79% des exportations totales algériennes vers ce pays au cours des quatre premiers mois de l’année.
Un rôle stratégique face aux incertitudes énergétiques européennes
Avec la baisse des importations européennes par pipeline (-10% au premier semestre 2025), Alger se distingue par une augmentation de 2% de ses propres exportations, assurant une stabilité rare sur le marché. Cette dynamique témoigne de la fiabilité des infrastructures algériennes et la stabilité des relations bilatérales avec l’Italie et l’Espagne.
Malgré cette solide performance sur le segment du gaz par canalisation, les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) algérien ont connu un recul notable (-23% au premier semestre 2025), conséquence de travaux de maintenance sur les sites de Skikda et Arzew. Néanmoins, une légère reprise est constatée au second trimestre, témoignant de la capacité d’adaptation du secteur énergétique national.