Le parquet général a alourdi ses réquisitions ce mercredi lors du procès en appel du reporter français. Une demande qui dépasse de trois ans la condamnation initiale prononcée en juin dernier.
Le procureur près la Cour de Tizi Ouzou a requis mercredi dix ans de prison à l’encontre de Christophe Gleizes, journaliste français jugé en appel pour “apologie du terrorisme” et “possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national”. Cette peine excède de trois années celle prononcée en première instance le 29 juin dernier.
Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a estimé que l’accusé n’était pas venu en Algérie “pour accomplir un travail journalistique mais pour commettre un acte hostile”. Le parquet a également demandé une amende de 500 000 dinars algériens, soit environ 3 300 euros.
Christophe Gleizes, 36 ans, collaborateur des magazines So Foot et Society, avait été arrêté le 28 mai 2024 à Tizi Ouzou alors qu’il préparait un reportage sur la Jeunesse Sportive de Kabylie. La justice algérienne lui reproche d’avoir été en contact avec un dirigeant du club, également responsable du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), classée “organisation terroriste” par le haut Conseil de sécurité en 2021.
Entendu à la barre avant les réquisitions, le journaliste a demandé “pardon”, reconnaissant avoir fait “beaucoup d’erreurs journalistiques” malgré ses “bonnes intentions”. Avant de rclamer “la clémence”.
Au moment où nous mettons en ligne, la défense plaidait “une irrégularité administrative et non une infraction pénale”. Les avocats soulignent que Christophe Gleizes est entré sur le territoire algérien avec un visa touristique alors que son activité professionnelle nécessitait une accréditation de presse.