La société brésilienne Randon, spécialiste mondial de la fabrication de remorques, s’associe à l’entreprise algérienne KNH pour créer une unité de production intégrée de remorques lourdes sur le territoire algérien.
Cette initiative vise à développer une production locale utilisant des pièces détachées fabriquées en Algérie, permettant d’augmenter le taux d’intégration industrielle. Les deux partenaires ont d’ores et déjà décidé de soumettre une demande d’agrément au ministère de l’Industrie pour officialiser ce projet.
Les discussions se sont déroulées lors du Forum d’affaires algéro-brésilien organisé mardi à Alger, où les participants ont souligné la nécessité d’intensifier les échanges entre les deux pays. Le volume commercial actuel de 4 milliards de dollars apparaît insuffisant au regard des capacités des deux nations.
Ces échanges se caractérisent par des exportations algériennes concentrées sur les hydrocarbures et les engrais, tandis que le Brésil expédie principalement du sucre, de la volaille, de la viande et du maïs vers l’Algérie. Les représentants des deux pays estiment que cette configuration ne correspond pas aux potentialités réelles de coopération.
Une présence brésilienne diversifiée
Vingt-deux entreprises brésiliennes ont participé au forum, représentant un large éventail d’activités économiques. L’Association brésilienne des éleveurs de bovins, spécialisée dans l’amélioration des races animales, et l’Association brésilienne des fabricants et exportateurs de viande rouge ont notamment fait le déplacement.
Des sociétés actives dans les équipements de protection individuelle, les services industriels et l’alimentation comme BRF ont également pris part aux rencontres. Le secteur aéronautique était représenté par Embraer, tandis que les industries pharmaceutiques comptaient sur la présence de Fiocruz. Les équipementiers automobiles Autolins et les grands producteurs de viande JBS ont complété cette délégation.
Randon : un acteur expérimenté sur le marché algérien
L’entreprise Randon apporte une expertise reconnue dans la production de remorques semi-remorques, avec une capacité de production de 150 unités par jour, soit plus de 30 000 véhicules annuellement. La société dispose déjà d’installations en Argentine et aux États-Unis, confirmant sa stratégie d’expansion internationale.
Rodrigo Tres, représentant de Randon, a confirmé les intentions de l’entreprise de revenir sur le marché algérien, après une précédente collaboration qui avait permis la production de 7 000 unités. La société se dit « satisfaite des dispositions du nouveau code des investissements et des mesures facilitant l’assemblage avec des composants locaux. »
Vers une diversification des partenariats économiques
Au-delà du projet de remorques, les négociations ont abordé d’autres secteurs comme l’aéronautique, les pièces détachées automobiles et les moteurs. L’agriculture et la filière viande figurent également parmi les domaines d’intérêt commun.
L’ambassadeur brésilien en Algérie, Marcos Vinicius Pinta Gama, a rappelé que l’Algérie constituait le premier partenaire commercial du Brésil en Afrique en 2023, avant de devenir le deuxième en 2024. Il a cité l’exemple du groupe Cevital, qui a réussi son implantation sur le marché brésilien, comme modèle de coopération fructueuse.
Cette dynamique s’appuie sur les prévisions de croissance économique de l’Algérie, estimées à 3,5% par le Fonds Monétaire International, créant un environnement favorable aux investissements bilatéraux.
Soulignons que la gamme de remorques envisagée pour le marché algérien comprendra des remorques de transport à plateau, des remorques surbaissées, des citernes à carburant et des remorques bâchées, adaptées aux besoins spécifiques du marché local.