Le dinar algérien connaît un mercredi difficile. Ce 17 septembre, l’euro a enregistré une hausse spectaculaire face à la monnaie nationale sur les deux marchés financiers du pays : le marché officiel et le marché noir. Cette double progression met en lumière une pression grandissante sur le dinar et suscite de vives inquiétudes.
Le marché noir s’emballe, l’euro tutoie un record
L’envolée la plus spectaculaire a eu lieu sur le marché noir, plus particulièrement à la célèbre place Port-Saïd à Alger. Le billet de 100 euros s’échangeait ce matin à 26 500 dinars algériens à la vente, tandis que le prix d’achat s’établissait à 26 300 dinars. En 24 heures seulement, le billet a gagné 100 dinars. Cette augmentation fulgurante témoigne de la demande massive qui pèse sur le marché parallèle.
Cette valeur se rapproche dangereusement de son record historique de 26 600 DA pour 100 euros, atteint le 8 juillet dernier. Ce pic de demande était survenu la veille de l’annonce de l’allocation touristique de 750 euros par adulte. Cette coïncidence suggère que les décisions officielles ont un impact direct sur la valeur du dinar sur le marché parallèle.
Le marché officiel suit la tendance
La hausse de l’euro ne se limite pas au marché parallèle. Elle est également très visible sur le marché officiel, géré par la Banque d’Algérie. Le tableau de change publié ce mercredi par la Banque centrale confirme la tendance. Le taux de 100 euros a franchi un nouveau seuil, s’établissant à 152,51 dinars. C’est une progression notable par rapport au taux de 151,99 dinars affiché à l’ouverture de dimanche dernier.
Cette convergence de la hausse sur les deux marchés reflète plusieurs dynamiques économiques. Une demande de devises étrangères reste forte, poussée par les besoins en importation et les voyages. La situation sur le marché officiel impacte la confiance dans la valeur du dinar et encourage les transactions sur le marché parallèle.
Des conséquences lourdes pour l’économie
La flambée de l’euro a des répercussions directes sur l’économie algérienne. Les entreprises qui importent des biens et des équipements voient leurs coûts augmenter. Cela pourrait se traduire par une inflation des prix à la consommation. Pour les particuliers, l’achat de l’euro pour des voyages ou d’autres dépenses à l’étranger devient de plus en plus coûteux.
En conclusion, la journée du 17 septembre marque un tournant pour la valeur de l’euro face au dinar algérien. La monnaie européenne est plus forte que jamais sur les deux marchés. Cette situation interpelle les autorités et soulève des questions sur l’efficacité des mesures de régulation du marché des changes.