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Algérie-FMI : Des « vulnérabilités » sont apparues avant la baisse des prix du pétrole

Par Maghreb Émergent
13 février 2015
Algérie FMI
Avec l’actuel déficit budgétaire, le prix d'équilibre du baril de pétrole est estimé à 120 dollars (dr.)
Algérie FMI

 

L’Algérie dispose des atouts nécessaires pour faire face aux effets de la chute des prix du pétrole mais doit accélérer ses réformes économiques pour consolider sa résilience, a affirmé, jeudi à Alger, un haut responsable du Fonds monétaire international (FMI).

« L’Algérie est beaucoup mieux préparée et sa position est plus forte par rapport aux années 1980 pour faire face aux chocs externes liés à la chute des cours mondiaux de brut », a déclaré le directeur du département du Moyen-Orient et Afrique du nord au FMI, Masood Ahmed, lors d’une conférence sur l’impact de la baisse des prix du pétrole sur les pays de la région. La politique macro-économique « prudentielle » menée par  les autorités algériennes est à l’origine de cette position, a expliqué M. Ahmed, ajoutant que l’Etat algérien « a réussi à développer et à renforcer des marges de manœuvre budgétaires qui ont permis au pays de mener des ajustements face à cette nouvelle conjoncture ».

Le représentant du FMI a, cependant, relevé des « vulnérabilités » qui se font sentir, et ce, avant même la dégringolade des prix du pétrole, risquant de fragiliser la position extérieure de l’Algérie. Il s’agit notamment du creusement du déficit budgétaire et de la balance des paiements sous l’effet de la hausse des dépenses publiques et des importations, a-t-il noté lors de cette conférence-débat organisée par la Banque d’Algérie. Avec le niveau actuel du déficit budgétaire, le prix d’équilibre du baril de l’Algérie (c’est-à-dire le prix du baril permettant d’assurer un équilibre budgétaire), est estimé à 120 dollars, soit l’un des plus élevés au monde, selon M. Ahmed.

Deux scénarios

Face à la situation actuelle du marché pétrolier, le représentant de l’institution de Bretton Woods a prévu deux scénarios pour l’économie algérienne. Le premier consiste en le maintien de la politique économique basée sur le financement des investissements par les recettes des  hydrocarbures et dont les conséquences porteront, à moyen terme,  sur « le rétrécissement des marges de manœuvre » à travers, entre autres, la poursuite du creusement du déficit budgétaire, selon lui. Il a également prévenu du risque d’un fort endettement public  qui est, actuellement quasi-nul, ainsi que de la chute des réserves de change, estimées actuellement à quelque 185 milliards de dollars. Mais il a admis que les réformes engagées par les pouvoirs publics indiquent qu’un tel scénario n’est pas envisageable, ajoutant que l’Algérie « n’est pas, aujourd’hui, en situation de crise ». Quant au deuxième scénario prévu par l’institution financière multilatérale, son représentant s’attend à ce que l’Algérie accélère ses réformes économiques afin de « réaliser son énorme potentiel ».

Projections

Une consolidation budgétaire graduelle mais soutenue, une stimulation de la contribution de l’investissement privé dans le développement et une  diversification des exportations sont les principaux axes des projections du FMI. La mise en œuvre d’une telle politique se traduira, selon M. Ahmed, par une réduction progressive du déficit budgétaire avant de se transformer en excédent, une poursuite de la baisse du chômage, un maintien du niveau actuel d’endettement, une reprise de la croissance et une reconstitution des réserves de change et de l’épargne publique. Les deux projections ont été établies sur la base d’un prix de baril oscillant entre 50 et 70 dollars pour les cinq prochaines années. Cependant, « personne ne peut prévoir avec exactitude l’évolution du marché », a tenu à souligner M. Ahmed. Présent à cette conférence, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, a affirmé que la chute des prix de pétrole « n’a pas mis en question la stabilité macro-économique du pays et dont la maîtrise de l’inflation constitue un élément important ». De même, a-t-il renchéri, les crédits à l’économie ont connu une croissance de 26% en 2014 contre une moyenne annuelle de 20% pour les exercices  précédents.

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