M A G H R E B

E M E R G E N T

Maghreb

Algérie-Fraude au bac- Il y a des alternatives au blocage de la 3G et de la 4G qui pénalise l’économie (expert)

Par Yacine Temlali 14 juin 2017

Il existe des solutions dissuasives au blocage des réseaux 3G et 4G, rappelle Omar Ali-Yahia, expert en TIC et general manager de Fill-It selon qui, il ne faut pas dramatiser la situation car les fuites généralisées des sujets qui a eu lieu en 2016 ne s’est pas reproduite.

 

  

Pour le troisième jour des épreuves du baccalauréat, les réseaux sociaux algériens sont bloqués. Une mesure prise par le ministère de l’Education nationale dans l’espoir d’éviter une fuite généralisée des sujets des examens.

La ministre, Nouria Benghebrit, avait déclaré qu’il n’y aura pas de coupure de l’Internet et que toutes les mesures avaient été prises pour éviter le scandale de l’an dernier mais dès le premier jour des épreuves, un quart d’heure après la distribution des sujets, celui-ci était déjà sur Facebook ! Comment cela a-t-il pu arriver ?

Une solution « utopique » avait été annoncée par la ministre de l’Education nationale Nouria Benghebrit, l’installation des brouilleurs de portables et de caméras de surveillance à l’intérieur des salles d’examens. Cette solution n’a pas réglé le problème. Qui a autorisé l’introduction de téléphones portables dans les salles d’examen ? Peut-on parler de complicité des enseignants-surveillants ? Les établissements ont reçu « des instructions pour demander gentiment et poliment aux élèves, avant le début de l’examen, de mettre les portables sur le bureau », a témoigné un enseignant surveillant dans la wilaya de Sétif.

 

Un expert : « Les solutions pratiques et non coûteuses ne manquent pas »

 

Devant l’échec de ces mesures préventives et la victoire des fraudeurs dans cette première bataille, la première mesure prise a été une interruption immédiate de l’accès aux réseaux sociaux via les réseaux 3G et 4G. Pourtant des solutions pratiques pour faire face ou, pour le moins, diminuer l’ampleur de la fraude aux examens du Bac, ne manquent pas, assurent des spécialistes.

Pour Omar Ali-Yahia, expert en TIC et general manager de Fill-It, le ministère de l’Education aurait pu, « dans un premier temps, passer à des solutions dissuasives puis faire un travail de fond sur ce sujet ». Quelles sont ces solutions : « La première est mettre des scanners portatifs pour détecter toute présence de téléphones mobiles et de les confisquer à l’entrée de l’établissement. Une chose que beaucoup d’organismes appliquent, sachant que les forces de l’ordre sont présentes dans tous les établissements, qu’elles sont équipées de scanners mobiles et que les écoles ont leurs propres gardiens. Cette solution ne coûtera rien du tout point de vu budgétaire. »

La seconde mesure proposée par Omar Ali-Yahia est d’identifier qui fait sortir les sujets. Les fraudeurs, explique-t-il, utilisent un appareil photo et il suffit d’identifier chaque sujet en arrière plan avec le numéro du candidat. Ainsi, « si le candidat photographie le sujet, il y aura dessus son numéro qui permettra une identification immédiate ».

 

« La situation n’est pas assez dramatique qu’en 2016 »

 

Pour ce qui est des mesures à long terme cet expert pense qu’il faudrait sensibiliser les élèves dès leur jeune âge, afin qu’ils puissent être convaincus que la triche ne leurs apportera rien, bien au contraire : « C’est un travail éducatif de fond afin que les candidats au bac se surveillent eux-mêmes. »

Omar Ali-Yahia invite, toutefois, à ne pas dramatiser la situation, rappelant que les sujets du baccalauréat 2017 ont été bien sécurisés et qu’aucun n’a été fuité avant le déroulement des examens, et ce, grâce à de nouvelles mesures comme « la réduction du nombre de centres où sont gardés les sujets des épreuves et à la réhabilitation du siège régional de l’Office national des examens et concours à Alger ».

 

« La coupure d’internet pénalise toutes les entreprises »

 

Interrogé à propos de l’impact de la coupure de la connexion 3G et 4G sur le fonctionnement des entreprises durant la période des épreuves du Bac, Omar Ali-Yahya a précisé qu’aujourd’hui, « toutes les entreprises travaillent avec internet » et que « l’internet en mobilité est beaucoup plus utilisé que l’internet fixe car les entreprises se sont modernisées et ont autant de gestion à l’extérieur qu’à l’intérieur ». Et d’expliquer : « Un commercial qui n’a pas internet sur sa tablette ne peut pas faire sa distribution quotidienne car sur sa tablette il a un logiciel connecté à l’entreprise pour pouvoir toujours connaître son stock disponible et réserver les quotas de commandes de ses clients. Si ce commercial démarche 20 clients par jour et que chacun lui achète pour 500.000 dinars, son entreprise perd un chiffre d’affaire de 20 millions de dinars par jour et lui perd ses commissions ! »

 

ARTICLES SIMILAIRES

Actualités Maghreb

Après sa voisine algérienne, la Deglet Nour tunisienne obtient le label Codex Alimentarius

La variété tunisienne de la datte « Deglet Nour » a été inscrite aux normes Codex Alimentarius des spécificités aux dattes fraîches. Une annonce qui intervient quelques jours l’obtention du même label… Lire Plus

Á la une Actualités

Algérie – Sahara occidental : le PP espagnol déplaît à Rabat, qui l’accuse de “jouer avec le feu”

Les choix politiques du Parti Populaire espagnol (PP), qui pourrait revenir au pouvoir en cas de chute du gouvernement Sánchez, inquiètent Rabat. Depuis plusieurs semaines, des médias proches du pouvoir… Lire Plus

Á la une Actualités

Traversée Algérie–Espagne : 7 000 € par migrant, un “cours” en hausse constante

L’arrestation à Almería d’un passeur algérien qui facturait 7 000 euros la traversée vers l’Espagne révèle un marché transnational en pleine expansion. Les réseaux, mixtes algériens et espagnols, utilisent des… Lire Plus

Á la une Actualités

Plus de 5 400 Marocains et 1 200 Algériens détenus en Espagne

Les maghrébins, marocains et algériens notamment, représentent près de 30 pourcent des détenus étrangers en Espagne. Selon les données du ministère de l’Intérieur espagnol, le nombre total de prisonniers étrangers… Lire Plus

Actualités Économie

Tourisme au Maroc : 9,6 milliards de dollars de recettes durant les huit premiers mois de 2025

Le secteur du tourisme au Maroc poursuit sa trajectoire ascendante avec des recettes qui ont atteint 87,6 milliards de dirhams, soit 9,6 milliards de dollars, durant les huit premiers mois… Lire Plus