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Algérie : Gestion chaotique au ministère de la Jeunesse et des sports et des milliards partis en fumée (Cour des comptes)

Par Aboubaker Khaled
28 novembre 2018

Selon la Cour des comptes, « 14 clubs professionnels n’ont pas payé les cotisations de la sécurité sociale et l’IRG (impôt sur le revenu global) d’un montant de 3,607 Milliards de DA ».

Les scènes de violence et les mauvais résultats des athlètes algériens dans les différentes manifestations régionales, continentales ou internationales ne sont pas les seuls soucis du sport national. Le secteur, à l’agonie, connaît surtout une très mauvaise gestion de ses ressources financières.

Dans son rapport d’appréciation sur l’avant-projet de loi portant règlement budgétaire 2016, la Cour des comptes a dressé un sombre tableau sur la gestion du ministère de la Jeunesse et des sports (MJS). On peut même constater que ce secteur est le plus touché par la mauvaise gestion, à la lumière de ce rapport.

« Des subventions accordées ont été affectées à des fins autres que celles pour lesquelles elles ont été prévues », une « violation du code de travail », des projets enregistrés depuis plus de 10 ans et qui n’ont pas été réalisés, absence de recouvrement des recettes et non-respect de la convention MJS/CNAS, figurent parmi les anomalies pointées par la Cour des comptes.

Le MJS « a enregistré le non lancement de 1145 opérations d’équipements pour une autorisation de programme (AP) de 131, 450 Milliards de DA ». Le nombre de projets relevant du MJS qui accusent des retards « a atteint 1846 projets pour une AP globale définitive de 227,720 milliards de DA, alors que la consommation de ce programme a atteint seulement 61, 779 milliards de DA, soit 27,13% », explique le rapport.

Encore pire, certains projets réalisés sont à l’abandon, « comme le cas de la piscine olympique de 50m de Constantine qui a consommé un budget de 640 millions de DA ». Cet équipement a été abandonné pour plusieurs raisons : « non-respect des normes et spécificités techniques (le projet) n’a pas été dotée des moyens humains et matériels nécessaires à son fonctionnement ».

Le rapport évoque une autre piscine à Biskra, dotée d’une enveloppe de 50 millions de DA. Les investigations de la Cour des comptes ont démontré que le MJS a déclaré ce projet achevé en 2014, tandis qu’en 2016, la même piscine était classée parmi les opérations en cours de réalisation et « se trouve dans une situation de dégradation avancée», indique la Cour des comptes.

Selon le même rapport, « 14 clubs professionnels n’ont pas payé les cotisations de la sécurité sociale et l’IRG (impôt sur le revenu global) d’un montant de 3,607 Milliards de DA » et certains clubs ne procèdent même pas à « la déclaration de leurs employés en violation des dispositions de l’article 66 et 67-4 du code des impôts directs et taxes assimilées ».

A cause d’un projet en retard, le MJS paye les frais en devise

Un projet d’aménagement et d’équipement d’un laboratoire anti-dopage, inscrit en 2006 parmi les projets du ministère de la Jeunesse et des sports, pour une autorisation de programme de 410 millions de DA, « n’est pas encore achevé à la date de contrôle en 2018 », et ce en raison « d’une maturation insuffisante des études d’avant-projet détaillés de l’opération d’équipement », indique le rapport.

« Cette défaillance a contraint les instances concernées à faire recours aux laboratoires étrangers, notamment lors des évènements sportifs, à l’instar des neuvièmes jeux africains, dont les coûts de dépistage du dopage payés au profit d’un laboratoire étranger ont atteint 49.000 euros », révèle la Cour des comptes, surtout que le contrôle d’un échantillon coûte dans les 300 euros, sans compter les réactifs et les frais d’envoi, parce que ses analyses anti-dopage se font en Espagne ou en France.

En 2015, le président du Comité olympique algérien (COA), Mustapha Berraf, a déclaré au forum El Moudjahid ceci : « Dès le départ, j’étais contre la création d’un laboratoire antidopage, car cette opération ne peut se justifier. Les instances internationales vous obligent à appliquer scrupuleusement la réglementation internationale avec rigueur ». Mais le président du COA n’a pas dit qu’un budget était déjà alloué pour la création de ce laboratoire.

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