M A G H R E B

E M E R G E N T

Electrique

Algérie : Guitouni pousse un coup de gueule contre le gaspillage d’énergie par les collectivités locales

Par Maghreb Émergent 15 mars 2018

 

D’après le ministre de l’Energie, les collectivités locales sont en mesure de réduire de 30% leur facture d’électricité.

« Pourquoi on s’en fout » de l’économie d’énergie ? Ce reproche a été fait, ce matin, à l’adresse des collectivités locales par le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni. Ce dernier a interrompu le déroulement de la conférence dédiée à l’efficacité énergétique dans les collectivités locales, organisée à l’hôtel Aurassi, pour exprimer son mécontentement quant à l’attitude de certaines communes, notamment. Le ton haut, le ministre a critiqué la « légèreté» avec laquelle est géré le dossier de l’énergie au niveau des collectivités locales, pointant un gaspillage intolérable au niveau des locaux des communes mais surtout au niveau  de l’éclairage public.

« Pourquoi laisse-t-on la lumière allumée dans les locaux administratifs alors qu’on n’en a pas besoin ? », s’est également interrogé le ministre qui n’a pas épargné, non plus, la Sonelgaz. « Nous sommes le seul pays où les travaux de maintenance des lampes du réseau d’éclairage public  se fait en plein jour. C’est du gaspillage », a-t-il martelé.

« L’éclairage public représente 40% de la consommation électrique nationale », a signalé le ministre en attirant l’attention sur le fait que certaines méthodes permettant de réduire la consommation électrique ne sont pas adoptées. Il parlera, à ce propos, de la nécessité de remplacer les cellules électriques des lampes d’éclairage public par des horloges. « Les lampes équipées de cellules électriques s’allument dès que le ciel s’assombrit, ce qui génère du gaspillage », a-t-il dit, faisant remarquer que le remplacement desdites cellules « nous permettra d’économiser 30% sur la facture d’électricité ». Il a rappelé que « l’Algérie produit de l’électricité à partir du gaz et que le gaz économisé est susceptible d’être exporté ».

Quelques minutes après le coup de gueule du ministre, les interrogations qu’il a formulées ont, en partie, trouvé une réponse dans l’intervention de la sous-directrice du ministère de l’Intérieur, Nahla Kheddache qui a évoqué la propension des maires à vouloir lancer des projets de courts termes en raison de la durée limitée de leurs mandats. Des projets avec un retour sur investissement dans une période s’étalant de trois à cinq ans, selon l’intervenante. Le désintérêt témoigné aux chantiers  relatifs à la rationalisation de l’énergie pourrait s’expliquer par la durée relativement longue de leur réalisation.

De son côté, Kamel Dali, directeur de projets au niveau de l’APRUE (Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie), a assuré que les collectivités locales devaient non seulement sensibiliser la population quant à la rationalisation de l’énergie mais qu’elles étaient également dans l’obligation d’en donner l’exemple. Evoquant lui aussi la question de l’éclairage public, M. Dali a annoncé le remplacement, durant l’année en cours, de 300.000 lampes à mercure et à sodium du réseau d’éclairage public par des lampes LED, plus économiques, facile à entretenir et jouissant surtout d’une plus longue durée de vie plus.

D’après le représentant de l’APRUE, le réseau national d’éclairage compte cinq millions de points lumineux, ce qui donne une idée sur le grand travail qui reste à faire. Il s’avère, toutefois, que le chiffre avancé par la sous-directrice du ministère de l’Intérieur soit moins élevé que celui donné par le représentant de l’APRUE. Mme Kheddache a parlé, en effet, de deux à trois millions de points lumineux et non pas de cinq millions. Une question qui mérite, semble-t-il, que l’on y apporte un meilleur éclairage.

 

 

 

ARTICLES SIMILAIRES

Á la une Actualités

ENEL passe sous le contrôle de Sonelgaz : un tournant stratégique pour l’industrie électrique algérienne

L’annonce est tombée à Tizi Ouzou : l’entreprise Electro-Industries d’Azazga (ENEL) deviendra officiellement une filiale à 100 % du groupe Sonelgaz dès le premier trimestre 2026. Une décision prise il… Lire Plus

Á la une Actualités

Sonelgaz exécute une garantie bancaire de 54,8 millions € contre l’espagnol Duro Felguera 

La compagnie publique algérienne Sonelgaz, par l’intermédiaire de sa filiale Sonelgaz Production d’Électricité (SPE), a exécuté de manière jugée « inattendue » par la partie espagnole des garanties bancaires d’un… Lire Plus

Actualités Electrique

Transition énergétique en Algérie : vers la fin du diesel

Depuis 2022, l’Algérie tente de réduire sa dépendance au diesel. Le gouvernement a enchaîné les décisions pour freiner l’usage de ce carburant et encourager des alternatives moins polluantes. Une orientation… Lire Plus

Vue du chantier de la centrale à cycle combiné de Djelfa, projet énergétique stratégique toujours à l’arrêt.
Á la une Actualités

Centrale de Djelfa : après 11 ans de blocage, Duro Felguera admet n’avoir « pas de nouveautés »

Annoncée comme l’un des plus grands chantiers énergétiques du pays, la centrale à cycle combiné de Djelfa est devenue le symbole d’un partenariat avorté entre Sonelgaz et l’ingénierie espagnole. Empêtrée… Lire Plus

Actualités Algérie

Trop de gaz, pas assez de solaire : la facture salée de l’Algérie

La création, le 14 septembre, d’un ministère de l’Énergie et des Énergies renouvelables séparé des Hydrocarbures, confié à Mourad Adjal, ouvre la perspective d’un tournant. À condition d’avoir des moyens,… Lire Plus