Les fumeurs en Algérie devront mettre davantage la main au portefeuille en 2026. Le projet de loi de finances (PLF) 2026 prévoit une hausse importante de la taxe sur le tabac, un produit considéré comme nocif pour la santé. Cette décision s’inscrit dans une stratégie à double objectif : réduire la consommation et renforcer le financement du système de santé publique.
Selon le texte, la taxe additionnelle sur les produits tabagiques passera de 65 dinars à 75 dinars par paquet ou bourse. Il s’agit d’une augmentation de 10 dinars qui concernera l’ensemble des cigarettes et produits dérivés du tabac commercialisés sur le territoire national. Le gouvernement justifie cette mesure par la nécessité d’adapter la fiscalité à la réalité du marché et de responsabiliser les consommateurs face aux dangers du tabagisme.
Le PLF 2026 détaille également la répartition du produit de cette hausse. Sur ces 10 dinars supplémentaires, 5 dinars seront affectés au Fonds pour les urgences et les activités de soins médicaux, ce qui portera sa part à 19 dinars au lieu de 14. Les 5 dinars restants seront versés au Fonds de lutte contre le cancer, dont la dotation atteindra 26 dinars au lieu de 21 actuellement. Ces fonds permettront de soutenir les hôpitaux, financer les traitements des patients atteints de cancer et renforcer les capacités d’intervention d’urgence du système de santé.
Cette réforme fiscale sur le tabac n’a donc pas uniquement une finalité budgétaire. Elle traduit une volonté politique de santé publique. En rendant le tabac plus cher, les autorités espèrent dissuader les fumeurs, notamment les plus jeunes, et freiner l’accès à un produit responsable de milliers de décès chaque année. Le gouvernement affirme vouloir réduire la prévalence du tabagisme en combinant hausse des prix et campagnes de sensibilisation.
Le tabac cause 15 000 décès annuels en Algérie
Selon les chiffres du ministère de la Santé, le tabac est à l’origine de plus de 15 000 décès par an en Algérie. Le coût économique et social du tabagisme est lourd : hospitalisations, traitements, absentéisme au travail et perte de productivité. De ce fait, l’État cherche à transformer une taxe dissuasive en levier de santé publique.
Cette disposition du PLF 2026 s’inscrit dans une dynamique mondiale. Plusieurs pays ont adopté une stratégie similaire, en augmentant régulièrement les taxes sur le tabac pour réduire la consommation et financer les systèmes de soins. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande d’ailleurs ce type de mesure comme l’un des moyens les plus efficaces pour lutter contre le tabagisme.
En Algérie, la nouvelle fiscalité sur le tabac interviendra après une série d’ajustements mineurs effectués ces dernières années. Mais la hausse prévue en 2026 est plus marquée. Elle pourrait avoir un impact direct sur le prix de vente des cigarettes dans les commerces.
Les discussions parlementaires autour du projet de loi de finances 2026 devraient confirmer cette orientation. Si elle est adoptée, la mesure entrera en vigueur le 1er janvier 2026, marquant une nouvelle étape dans la lutte contre le tabac en Algérie.