M A G H R E B

E M E R G E N T

Actualités

Médicaments en Algérie : l’hôpital dépend encore à 76 % des importations

Par Djaffar OUIGRA 5 novembre 2025
Les hôpitaux algériens dépendent encore largement des médicaments importés, malgré les efforts de relance de la production locale. (DR)

Succès en vitrine, failles en coulisses. L’industrie pharmaceutique algérienne approvisionne correctement les pharmacies privées-plus de 80 %-mais les hôpitaux restent sous perfusion étrangère : trois quarts de leurs médicaments sont importés. L’autonomie sanitaire tant vantée par le gouvernement montre ici ses limites.

L’effort de l’État pour soutenir l’industrie nationale a porté ses fruits. La valeur des importations de médicaments a été divisée par plus de deux en deux ans, chutant de 1,25 milliard de dollars en 2022 à 515 millions de dollars en 2024. C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’industrie pharmaceutique, Ouassim Kouidri, devant devant la commission de l’économie, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification de l’Assemblée populaire nationale, mardi.

Cette réduction impressionnante est la meilleure preuve de l’efficacité des mesures d’encadrement, notamment grâce au rôle de l’Agence Nationale des Produits Pharmaceutiques (ANPP), créée en 2018, pour garantir le contrôle et l’homologation des produits.

Le tissu industriel se consolide avec 233 entreprises actives, dont 138 se concentrent sur la fabrication de médicaments pour le marché privé. Le ministère d’ailleurs étudie actuellement 103 nouveaux projets d’investissement, dont 72 sont dédiés aux médicaments et 31 aux dispositifs médicaux. Ces initiatives visent à consolider les acquis, notamment sur les génériques, mais aussi à s’attaquer aux niches les plus coûteuses. Pourtant, ce dynamisme industriel profite peu au secteur public.

L’écart vertigineux des 76%, le défi de l’hôpital

Le problème réside dans les hôpitaux. Leur marché, caractérisé par des achats centralisés et des procédures d’appel d’offres spécifiques, est réservé aux médicaments de pointe et aux traitements complexes.

Sur 1079 médicaments hospitaliers, seulement 24 % sont produits localement. Pour tout le reste, molécules de pointe, biothérapies, anticancéreux, l’Algérie reste à la traîne. Le dynamisme du secteur privé ne suffit pas : le pays manque encore du savoir-faire technique pour ces produits essentiels. Une quinzaine de projets d’usines d’anticancéreux ont été lancés pour tenter de réduire cette dépendance. Mais entre l’annonce et la mise en production, le chemin reste long.

ARTICLES SIMILAIRES

Actualités Algérie

Acier algérien : le message de Tebboune à l’Europe

L’acier algérien sort des promesses pour peser dans l’économie. Quand il était au stand du complexe sidérurgique de Tosyali Algérie, pour l’ouverture de la 33e Foire de la production algérienne,… Lire Plus

Actualités Algérie

Subventions, argent public et justice sociale : l’Algérie à l’heure des choix

Le système des subventions en Algérie constitue depuis des décennies l’un des principaux mécanismes de soutien aux ménages et de préservation du pouvoir d’achat. Produits alimentaires de base, énergie, carburants,… Lire Plus

Actualités

Entrepreneuriat numérique : l’Algérie classée 111e au niveau mondial en 2025

L’Algérie occupe la 111e place mondiale dans le classement 2025 des écosystèmes d’entrepreneuriat numérique publié par The Vienna Institute for Global Studies (VIGS). Un positionnement en retrait qui tranche avec… Lire Plus

Actualités

Marché noir : l’euro recule encore face au dinar algérien ce 20 décembre

L’euro poursuit sa baisse face au dinar algérien sur le marché noir des devises. Ce samedi 20 décembre 2025, la monnaie européenne a de nouveau perdu du terrain, confirmant une… Lire Plus

Actualités

La CAN, une fois tous les 4 ans contre un chèque de la FIFA

À la veille du coup d’envoi de la CAN 2025 au Maroc, la Confédération africaine de football (CAF) a annoncé un changement majeur : la Coupe d’Afrique des nations ne… Lire Plus