Le groupe pharmaceutique jordanien Hikma Pharmaceuticals renforce sa production anticancéreuse en Algérie. Alors qu’il inaugure aujourd’hui sa cinquième usine de production, spécialisée dans les médicaments injectables avec une capacité de 54 millions d’unités annuelles, le groupe prépare déjà un projet d’envergure continentale dans les traitements anticancéreux.
Cette nouvelle unité, qui produit ampoules et flacons stériles, complète un dispositif industriel déjà orienté vers l’oncologie. La quatrième usine de Hikma, récemment mise en service, fabrique des médicaments anticancéreux oraux. Un positionnement qui prend tout son sens avec l’annonce du prochain projet du groupe : une unité dédiée aux traitements contre le cancer d’une capacité de 565 millions de boîtes par an.
Une capacité de production continentale
Ce futur site de production de gélules et comprimés anticancéreux positionnerait l’Algérie comme une plateforme de référence pour l’Afrique. Avec 565 millions de boîtes annuelles, cette installation dépasserait largement les besoins du marché local et viserait l’exportation vers l’ensemble du continent africain. En effet, Hikma structure progressivement son écosystème algérien autour de cette spécialisation. Ses cinq usines couvrent désormais toute la chaîne de valeur pharmaceutique : l’unité de Staouéli produit des médicaments génériques injectables, celle de Sidi Abdellah fabrique de la pénicilline, le site de Rahmania se consacre à l’Amoclan (amoxicilline/acide clavulanique), la quatrième aux anticancéreux oraux, et la cinquième aux injectables stériles.
Cette montée en puissance dans l’oncologie répond à une demande croissante. Les cancers représentent un enjeu de santé publique grandissant en Afrique, avec des besoins en médicaments souvent non couverts par la production locale. L’Algérie, avec son marché de 45 millions d’habitants et sa position géographique, devient une base industrielle stratégique pour servir le continent.
Le timing de cette expansion coïncide avec la visite du ministre jordanien de la Santé, Firas Ibrahim Al Hawari, qui renforce la coopération bilatérale. L’Algérie développe parallèlement sa stratégie de production locale de matières premières pharmaceutiques pour réduire la dépendance aux importations et diminuer les coûts de production.
Rappelons que les investissements jordaniens dans le secteur pharmaceutique en Algérie atteignent 40 millions de dollars. Hikma, quatrième acteur du marché avec 4,6% de parts, réalise 24 millions de dollars de chiffre d’affaires annuel et emploie plus de 780 personnes. Le groupe mise sur l’Algérie depuis 1994, rejoignant d’autres entreprises jordaniennes comme Dar Al Dawa, qui a investi 40 millions de dollars dans deux usines créant 200 emplois.