La baisse des prix du poulet en Algérie inquiète fortement les aviculteurs. Actuellement, le prix du kilogramme de poulet vivant se situe entre 210 et 223 dinars algériens (DA) sur le marché de gros. Ces niveaux sont bien inférieurs aux coûts de production, qui varient de 240 à 260 DA le kilogramme. Une telle différence met en péril la rentabilité de nombreux éleveurs.
Dans la Vallée de la Soummam, wilaya de Béjaïa, la baisse des prix du poulet est encore plus prononcée. Le prix de vente au détail du poulet vivant n’y dépasse pas 270 DA le kilogramme. Dans certaines localités, comme Ighzer Amorkane, il peut même chuter à 255 DA le kilo. Cette situation entraîne des pertes importantes pour les producteurs, le prix de vente au détail ne dépassant souvent pas 290 DA.
Cette tendance à la baisse affecte également le poulet déplumé vendu en boucherie. Si les détaillants voient leur chiffre d’affaires diminuer, ce sont surtout les aviculteurs qui subissent de plein fouet les conséquences, peinant à couvrir leurs dépenses. Cette situation critique menace l’ensemble de la filière avicole algérienne.
Pourquoi une telle baisse des prix du poulet ?
Plusieurs facteurs expliquent cette chute des prix du poulet. Premièrement, la fermeture des restaurants universitaires. Début juillet, ces établissements ont suspendu leurs activités pour les vacances d’été. Cette fermeture a entraîné une diminution drastique de la demande en poulet, exerçant une pression significative à la baisse sur les prix.
Deuxièmement, une offre excédentaire est constatée sur le marché. Un aviculteur local confirme que la production dépasse largement la demande actuelle. Cette surabondance de poulet contribue naturellement à faire baisser les prix. La forte concurrence entre les producteurs aggrave encore la situation.
Enfin, et c’est un élément nouveau, les pouvoirs publics ont injecté ces derniers jours, d’importantes quantités de poulet congelé sur le marché. Cette mesure vise à éviter une flambée des prix durant la période estivale, connue pour être une saison de forte chaleur. Cependant, cette injection massive a eu pour effet d’accentuer la baisse des prix du poulet, ajoutant une pression supplémentaire sur les producteurs locaux.
En somme, la baisse des prix du poulet en Algérie résulte d’une combinaison de facteurs : une diminution de la demande due à la fermeture des restaurants universitaires, une offre excédentaire, et l’intervention des pouvoirs publics avec l’injection de poulet congelé. La filière avicole doit s’adapter rapidement à ces nouvelles conditions pour éviter une crise durable. Les producteurs sont en quête de solutions pour couvrir leurs coûts face à cette baisse soudaine des prix.