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Maghreb

Algérie – La polémique enfle au sujet de l’arrestation de l’ex-patron des services anti-terroristes du DRS

Par Yacine Temlali
6 septembre 2015
Le président de la République et ministre de la Défense, Abdelaziz Bouteflika, avec le chef d’état-major de l’armée, le général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah (ph. Stringer/Reuters).

Ironisant sur les exigences des défenseurs du général Abdelkader Aït Ouarabi, une source citée par Algérie1.com s’interroge : « Peut-on affirmer que les personnes arrêtées par le général Aït Ouarabi, lorsqu’il était en poste, pouvaient disposer, quant à elles d’un avocat, recevoir de la visite ? »

 

La sombre affaire du général Hassan, de son vrai nom Abdelkader Aït Ouarabi, qui se déroule exclusivement dans les médias et reflète, selon les observateurs, un âpre bras de fer au sommet du pouvoir, vient de « s’enrichir » d’une nouvelle « explication » via le site Algérie1.com, le premier à avoir annoncé l’arrestation de l’ancien chef de l’antiterrorisme au sein du DRS.

L’article citant des « sources au fait du dossier du général Hassan » se veut une réplique dure aux propos de maître Me Abdelmadjid Sellini, le bâtonnier d’Alger, qui s’est constitué avocat du général-major emprisonné.

L’avocat a déclaré au site TSA que son client faisait l’objet d’une « arrestation arbitraire » car il aurait dû être entendu dans les 48 heures après son arrestation par un juge d’instruction pour lui signifier les charges pour lesquelles il est poursuivi.

La « source proche du dossier », à l’évidence « autorisée à apporter la réplique », accuse tout simplement l’avocat d’ignorer le Code de justice militaire qui, précise-t-elle, dispose que quand l’accusé est d’un grade égal ou supérieur à capitaine, il ne peut être jugé dans la région militaire à laquelle il appartient.

En clair, le général ne pourra pas être jugé dans la 7ème région et il ne pourra pas être entendu par un juge d’instruction jusqu’à ce que le ministre de la Défense désigne le tribunal qui aura pour compétence de le juger.

Au-delà de ce questions de procédures, le plus surprenant est d’entendre la « source au fait du dossier » parler pratiquement comme un militant d’une ONG des droits de l’Homme en mettant en cause l’action passée du général Hassan au DRS.

« Peut-on affirmer que les personnes arrêtées par le général Ait Ouarabi, lorsqu’il était en poste, pouvaient disposer, quant à elles d’un avocat, recevoir de la visite, pouvait-on s’assurer que la loi était bien respectée, connaître le lieu de détention, le temps de détention etc. ?  » lit-on dans l’article d’Algérie1.

 

Des jugements qui dépassent le cas du général Hassan

 

Mais les commentaires de la « source au fait du dossier » vont encore plus loin en répliquant à ceux qui dans la presse présentent « l’inculpé comme le sauveur de l’Algérie lui donnant pompeusement le qualificatif de « Monsieur Terrorisme » voire de « héros » qui a défait le terrorisme ».

La source s’attaque au général de manière directe en ironisant sur les articles de presse qui le présentent comme un « misérable militaire… habitant un petit trois-pièces » et précise qu’il dispose en fait d’une « villa à Bouzaréah, d’une autre à Koléa, d’un appartement à Sidi Yahia et d’une villa à Jijel qu’il a obtenue lors de son passage dans cette ville ».

Les propos de la « source » ne se limitent pas à casser l’image de « héros » que des articles de presse ont donné du général Aït Ourabi mais vont bien plus loin en portant une appréciation, très négative pour ne pas dire « conspirationniste » sur l’action de l’anti-terrorisme au cours des deux dernières décennies.

Si le général Hassan était un « héros », tonne la source, « pourquoi Abdelmalek Droukdel le chef d’AQMI court toujours depuis 1993 ? Pourquoi Mokhtar Belmokhtar fait des allers-retours sur le territoire national depuis 1993 sans être inquiété ? Pourquoi, depuis 23 ans, on n’a pas mis la main sur ces deux chefs terroristes ? Pourquoi sont-ils insaisissables ? Pourquoi quelques centaines de criminels courent toujours dans les maquis ? »

Les propos rejoignent étrangement les thèses affirmant qu’il y a une volonté délibérée de ne pas éradiquer les groupes terroristes et de les maintenir à un certain seuil pour des objectifs politiques.

C’est la première fois qu’une « source proche » du pouvoir lance des affirmations aussi lourdes de sens. Il est vrai que cette source non identifiée utilise un canal non officiel, Algérie1.com, devenu le média par excellence où sont fuitées des informations très sensibles. Et on pourra dire désormais des appréciations politiques très explosives.

 

(*) Cet article a été publié initialement par notre confrère le Huffington Post Algérie.

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