Le gouvernement algérien a décidé d’affecter une part du produit de la vignette automobile au financement des retraites. Une première dans l’histoire budgétaire du pays. Elle illustre les difficultés que traverse la Caisse nationale des retraites (CNR) et la nécessité de trouver de nouvelles sources de financement durables.
Une mesure inédite pour soutenir la CNR
Le projet de loi de finances 2026 (PLF 2026) prévoit que 20 % du produit de la vignette automobile soient désormais versés à la CNR. Jusqu’à présent, cette taxe profitait essentiellement au budget de l’État et au fonds de solidarité des collectivités locales. La nouvelle répartition sera de 30 % pour le budget de l’État, 50 % pour le fonds de solidarité et 20 % pour la CNR.
Cette décision marque une inflexion notable dans la politique de financement des retraites. En diversifiant les ressources de la CNR, le gouvernement cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis des transferts directs du Trésor et à stabiliser les flux financiers destinés aux pensions.
Des dépenses qui progressent plus vite que les recettes
Les dépenses du système de retraites continuent de croître plus rapidement que ses recettes. Face à ce déséquilibre, l’État tente d’élargir la base des financements. La contribution de la vignette automobile s’inscrit dans cette logique de rééquilibrage budgétaire.
La CNR demeure exposée à la conjoncture économique liée au prix du pétrole. En effet, 3 % de la fiscalité pétrolière servent à alimenter le Fonds national de réserves des retraites (FNRR). Un mécanisme essentiel de soutien financier. Lorsque les cours du brut baissent, les recettes du fonds en subissent directement l’impact.
D’autres sources mobilisées dans le PLF 2026
Outre la vignette automobile, d’autres mesures viennent renforcer la CNR et le FNRR. Le produit de la taxe sur les chargements prépayés sera redistribué : 49 % au budget de l’État, 50 % à la Caisse de solidarité et 1 % à la CNR. Cette part symbolique traduit la volonté d’élargir progressivement les recettes affectées aux retraites.
Le Fonds national de réserves des retraites bénéficiera également d’une fraction du produit des placements des caisses de sécurité sociale. Ces montants et les produits financiers qu’ils génèrent seront exonérés de tout impôt et taxe, ce qui favorisera leur capitalisation.
Les fractions des ressources issues des excédents de trésorerie seront fixées par voie réglementaire pour plus de flexibilité.
Enfin, le produit de la taxe sur les yachts et bateaux de plaisance sera réaffecté : 80 % au budget de l’État et 20 % à la CNR, intégrant ainsi le secteur du luxe dans la contribution au financement des retraites.
Un signal fort sur la soutenabilité du système
En mobilisant de nouvelles ressources fiscales, le gouvernement cherche à préserver la continuité du paiement des pensions. En outre, à renforcer la stabilité du système. L’intégration de la vignette automobile dans le financement des retraites constitue un signal fort sur les défis budgétaires actuels. Du coup, il souligne la nécessité d’adapter les mécanismes de solidarité nationale aux réalités économiques du pays.