Algérie : le FLN piège l’opposition sur la question de consensus politique

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Algérie : le FLN piège l’opposition sur la question de consensus politique

Par Younes Saâdi
26 juillet 2018
djamel ould abbes
Djamel Ould Abbes, ancien ministre de la Solidarité au gouvernement Bouteflika

Le Front de libération national (FLN), a réussi à faire rêver l’opposition au sujet d’un possible changement de système de l’intérieur.

A deux reprises en l’espace de quatre ans, l’ex-parti unique a pris à contre-pied deux formations politiques de l’opposition en leur faisant croire que les véritables décideurs dans le pays sont prêts à ouvrir des discussions séreuses avec les forces vives de la nation en vue de dégager un consensus national qui définira l’Algérie de demain.

Après les élections présidentielles d’avril 2014, le secrétaire général du Front de libération national M. Amar Saâdani a accordé, du moins en apparence, une attention particulière au projet du Front des forces socialistes (FFS), en ce qui concerne la tenue d’une conférence de consensus national. Après deux rencontres avec les responsables du FFS, Amar Saâdani est allée jusqu’à faire la promotion à l’initiative du FFS.

Dans un meeting populaire animé le 13 décembre 2014 à Tizi-Ouzou, il avait qualifié le FFS du parti nationaliste qui porte une idée ingénieuse. Tout le monde avait alors cru à l’époque est compris au sein du FFS que quelques chose d’important allait se passer dans le pays. Certains avaient même annoncé le début du changement politique en Algérie. Un changement qui ira dans le sens du renforcement du champ des libertés démocratiques. Optimistes quant à la participation des partis du pouvoir à cette démarche, la direction du FFS fixe alors la date de sa conférence pour 23 et le 24 février 2015.

Contre toute attente, ce même Amar Saâdani fait volte-face en mettant le 30 janvier 2015, une série de conditions pour prendre part à la conférence de consensus politique initiée par le FFS. Il a conditionné la participation du FLN à cette conférence par l’établissement d’un ordre du jour qui interdit la remise en cause de la légitimité des institutions de l’Etat notamment celle du président de la République.

Autrement dit, le FLN voulait faire de cet événement une tribune pour « rappeler les réalisations du président de la République ». Un revirement qui en a surpris plus d’un notamment les responsables du FFS qui n’ont pas trouvé d’autres choix que de reporter leur conférence à une date ultérieure.

Bouleversée par le changement d’attitude du secrétaire général du FLN, la direction du plus vieux parti de l’opposition a fini par comprendre que le FLN a voulu juste l’utiliser contre le projet de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD), qui visait à remettre en cause la légitimité du président de la République M. Abdelaziz Bouteflika et la capacité de ce dernier à diriger le pays.

Le MSP tombe dans le même piège

L’expérience du FFS n’a pas servi de leçon pour le Mouvement pour la société de la paix (MSP). Cette formation a cru elle aussi qu’il est possible de négocier un consensus politique avec les hommes du pouvoir. En effet, son président Abderzak Makri a lancé au début du mois de juillet en cours, une série de rencontres avec les hommes politiques de l’opposition mais aussi du pouvoir.

Des rencontres qui ont pour but de construire un consensus national. Lundi le MSP annonçait une rencontre avec le secrétaire général du FLN Djamel Ould Abbes qui devait se tenir mercredi 24 juillet. Pour le MSP, l’accord du FLN est un pas en avant et un bon signe qui redonne de l’espoir à l’aboutissement du projet du consensus national. A la fin de la rencontre qui a duré plus heure, Djamel Ould Abbes ne dit rien de concret et ne s’engage sur quoi que ce soit. Il a même refusé de parler de transition.

Pire l’homme profite de la présence de la presse au siège de son parti pour appeler le président de la République à continuer sa mission. Ainsi, le secrétaire général du FLN vide l’initiative du MSP de tout sens politique et rappelle encore une fois aux formations politiques de l’opposition que le changement espéré n’est pas inscrit dans l’agenda des décideurs.

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