Le gouvernement algérien renforce son appui au secteur du transport de voyageurs par bus. Dans le cadre du projet de loi de finances pour l’année 2026 (PLF 2026), deux mesures importantes visent à moderniser le réseau national de bus et à améliorer la sécurité du transport public.
Ces décisions interviennent dans un contexte de deuil national, après le drame du bus d’El Harrach, survenu en été et qui a coûté la vie à 17 personnes. L’exécutif veut éviter que de tels accidents se reproduisent, en misant sur un renouvellement du parc et une meilleure prise en charge des opérateurs du secteur.
Une TVA réduite pour les opérations de transport de voyageurs
La première mesure du PLF 2026 concerne l’application d’un taux réduit de TVA à 9 % sur les opérations de transport de voyageurs par bus. Cette réduction permettra de baisser les coûts d’exploitation pour les transporteurs et de rendre les tarifs plus abordables pour les citoyens.
Jusqu’ici, le secteur du transport collectif faisait face à une charge fiscale importante, limitant la rentabilité des entreprises et la modernisation du parc. En allégeant la taxe sur la valeur ajoutée, le gouvernement espère encourager les opérateurs à investir dans de nouveaux bus et à améliorer la qualité du service.
Cette mesure s’inscrit dans une politique plus large de soutien à la mobilité durable et au transport collectif, essentielle pour désengorger les grandes agglomérations et réduire les émissions polluantes.
Exonération totale pour l’importation et la vente de 10 000 bus
La seconde disposition phare du PLF 2026 prévoit l’exonération totale des droits et taxes sur l’importation et la vente de 10 000 bus destinés au transport de voyageurs. Cette décision a un double objectif : renouveler le parc vieillissant et renforcer les capacités de transport à travers tout le territoire national.
Le parc de bus algérien souffre en effet d’une vétusté alarmante. De nombreux véhicules dépassent les normes de sécurité ou ne répondent plus aux exigences techniques. En facilitant l’importation de nouveaux modèles, le gouvernement veut améliorer la sécurité routière et offrir aux citoyens des conditions de transport plus sûres et plus confortables.
Cette exonération profitera aussi aux concessionnaires et opérateurs privés, qui pourront renouveler leur flotte sans subir la pression fiscale habituelle. Le but est d’assurer une transition rapide vers un parc de bus plus moderne, équipé de systèmes de sécurité conformes aux standards internationaux.
Une réponse politique à une tragédie nationale
Ces deux mesures s’inscrivent dans une démarche de réforme structurelle du transport de voyageurs, mais elles ont aussi une portée symbolique. Le gouvernement agit en réaction directe au drame du bus d’El Harrach, qui a profondément marqué l’opinion publique.
Cet accident, l’un des plus graves de ces dernières années, a révélé la fragilité du réseau de transport collectif et la vétusté d’une grande partie du parc. En réduisant la fiscalité et en facilitant l’importation de nouveaux véhicules, l’État veut redonner confiance aux usagers et prévenir de nouveaux drames.
Un pas vers un transport public plus sûr et plus moderne
L’amélioration du transport collectif figure désormais parmi les priorités nationales. Le PLF 2026 traduit cette volonté par des mesures concrètes et ciblées. Le bus, moyen de transport populaire et indispensable, devient le symbole d’une réforme plus large visant à moderniser les infrastructures, sécuriser les trajets et réduire la pollution.
En combinant incitations fiscales et importations stratégiques, le gouvernement pose les bases d’un système de transport plus performant et plus sûr. Le renouvellement de 10 000 bus et la réduction de la TVA devraient permettre de revitaliser un secteur vital pour des millions d’Algériens.
Ces efforts, inscrits dans la durée, témoignent d’une prise de conscience nationale : investir dans le transport collectif, c’est investir dans la sécurité, l’économie et le bien-être des citoyens.