Le projet de loi de finances pour 2026 prévoit la réalisation de seulement 10 000 logements sociaux à travers les wilayas. Ce volume reste très faible. Il contraste avec l’ampleur du programme de logement de type location-vente, qui atteint 300 000 unités programmées pour la même année. Cette différence confirme une tendance structurelle. L’État réduit progressivement la réalisation de logement social pour renforcer d’autres formules jugées plus durables.
En effet, la part du logement public locatif (LPL) n’a jamais été aussi basse. Cette baisse ne relève pas du hasard. Elle traduit une orientation claire : déplacer l’effort financier vers la location-vente, l’aide à l’habitat rural et les lotissements. Ces trois segments absorbent désormais la majorité des budgets consacrés au logement. Ils permettent aussi de partager le coût de l’investissement avec les ménages, ce que ne permet pas le logement social.
Pourtant, le LPL reste le logement le moins cher du pays. Le bénéficiaire paie moins de 100 000 dinars à la remise des clés. Ensuite, il verse des loyers mensuels modestes, souvent inférieurs à 5 000 dinars. Ce modèle assure un accès rapide et accessible pour les ménages à très faibles revenus. Malgré cet avantage social, il se retrouve marginalisé.
Ainsi, la programmation de 10 000 unités en 2026 indique une volonté politique assumée. L’État limite la production d’un logement entièrement subventionné pour privilégier des formules où le bénéficiaire participe davantage. Cette orientation répond à un double objectif. D’une part, réduire la pression budgétaire. D’autre part, accélérer la livraison de logements grâce à des modèles plus souples.
Par ailleurs, la montée de la location-vente modifie l’équilibre du marché du logement. Cette formule permet à l’État de financer les chantiers sans supporter seul l’ensemble du coût. Elle offre aussi aux ménages un accès progressif à la propriété. Dans les zones rurales, l’aide à l’habitat renforce cette logique. Elle encourage l’auto-construction et réduit la demande sur le parc public.
Au final, le projet de loi de finances 2026 confirme un basculement. Le logement social devient un produit résiduel. Le cœur de la politique publique s’oriente désormais vers le logement location-vente, les lotissements et l’habitat rural. Ce choix redéfinit la stratégie nationale pour les années à venir.





