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Hydrocarbures

Algérie- Le projet Galsi à l’épreuve du prix du gaz et sa disponibilité

Par Yazid Ferhat
3 février 2015

En 2012, Sonatrach avait évoqué un obstacle commercial lié au prix du gaz devant être acheminé via ce gazoduc, qui avait empêché la construction de cette canalisation.

 

Le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, a remis au goût du jour le dossier «  gelé » du Galsi, le gazoduc de transport direct entre l’Algérie et l’Italie via la Sardaigne d’une capacité de 8 milliards de m3 par an. Dans une déclaration à notre confrère Liberté à la veille de sa visite en Algérie, le chef de la diplomatie italienne a indiqué : « Il (dossier du projet Galsi, Ndlr) est toujours sur la table, mais il faut attendre que les conditions pour sa réalisation soient propices. Je pense qu’il y a une convergence de vues entre la partie italienne et la partie algérienne ». Pour rappel, la décision finale de la construction du gazoduc Galsi a été reportée pour avril prochain, comme l’a annoncé récemment le PDG par intérim de Sonatrach, Saïd Sahnoun, dans un entretien accordé à l’APS.

Pas d’entente sur le prix

Pour l’expert dans le domaine pétrolier, Mohamed Saïd Beghoul, contacté par nos soins, le projet s’est arrêté « parce qu’il n’y a pas une entente sur le prix », les partenaires de Sonatrach, notamment les italiens, voulant imposer une formule de prix indexé au marché spot, alors que l’Algérie revendique un prix à long terme, seul garant de la sécurité de l’approvisionnement. Saïd Beghoul rappelle que le Galsi devait reprendre en novembre 2014 d’après les déclarations des responsables de Sonatrach. « Sonatrach (et ses partenaires) sont uniquement en train de remettre sur la table ce dossier qui était mis au placard. S’ils ont décidé de le faire, c’est un bon point ». Se pose toutefois un problème de disponibilité de gaz, selon Beghoul. « Du moment que la production de gaz a chuté et que l’on n’est plus dans les niveaux de production d’il y a 5 ou 6 ans, il y a un déficit de gaz aussi bien pour le marché intérieur qu’extérieur. Si l’Algérie s’est engagée à fournir 8 milliards de m3 par an pour le gaz, naturellement il lui faudra les satisfaire. Maintenant, si on augmente la production de gaz d’ici 2 ans c’est bien, encore faut-il développer les gisements de gaz, très nombreux, qui ne sont pas en exploitation, en sachant que notre principal gisement est celui de Hassi R’mel qui assure 60% de la production nationale de gaz ». Notre interlocuteur fait remarquer qu’avec la production actuelle, l’Algérie ne peut pas assurer les 8 milliards de m3 pour le Galsi.

70 milliards de m3 de gaz/an pour répondre à la demande locale

Il est utile de rappeler que d’après les estimations de l’AIE, l’Algérie est le 4e consommateur d’énergie en Afrique avec l’équivalent d’un peu plus d’une tonne équivalent pétrole (1,15 TEP) par habitant et par an, derrière l’Afrique du Sud (2,8 TEP), la Libye (2,18 TEP) et le Gabon (1,25 TEP). Selon Mohamed Saïd Beghoul, la consommation de gaz, qui était de 22 milliards de mètres cubes en 2004, est actuellement de l’ordre de 34 milliards de mètres cubes. Face à cette consommation interne de plus en plus importante, l’expert recommande pour la prochaine décennie de produire plus de pétrole et de gaz pour satisfaire durablement la demande notamment intérieure. Ainsi, à l’horizon 2025-2030, il faudra au moins 720 000 barils/jour de pétrole et 60 à 70 milliards de mètres cubes de gaz par an pour répondre à la demande locale. Ceci passe par une politique de rationalisation de la consommation, mais aussi la découverte de nouveaux gisements conventionnels, l’augmentation des taux de récupération et la mise en exploitation des gisements non encore développés. La stratégie du gouvernement est d’aller vers l’option du gaz de schiste, stratégie qui bute toutefois sur un refus de larges pans de la société civile notamment chez les populations du Sud.

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