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Algérie : Le recours à la planche à billets est un « acte politique grave non assumé (…) camouflé et insidieux » – Mourad Goumiri

Par Maghreb Émergent 14 septembre 2017
Mourad Goumiri, professeur en sciences économiques (Ph Facebook)

 

 

Le recours au financement non conventionnel est un «acte politique grave non assumé, camouflé et insidieux » s’indigne Mourad Goumiri, professeur en sciences économique dans un entretien au journal Reporters. 

 

 Selon lui, le président et le Premier Ministre s’abstiennent de dire que le recours à la planche à billet « mutualise la dette publique sur l’ensemble de la population, riche et pauvre. Alors qu’on aurait dû faire supporter le plus gros de la charge aux plus riches. »

 Mourad Goumiri souligne que l’injection massive de dinars va faire entrer l’économie algérienne dans une « phase d’hyperinflation, voire de stagflation » et entrainera une amplification de  « l’économie informelle, la fraude et l’évasion fiscale et, bien entendu, la fuite de capitaux à l’étranger et la détérioration de la parité du dinar sur le marché des changes. »

Le pouvoir s’affranchit de toutes les règles

En sautant les verrous mis en place par le gouvernement de Mouloud Hamrouche dans la loi sur la monnaie et le crédit et en mettant le pouvoir monétaire entre les mains de l’exécutif, le Président et son Premier Ministre s’affranchissent de toutes les règles.

 Le  « Trésor public pourra, durant cinq ans, tirer autant de billets qu’il souhaite sur injonction du gouvernement, il n’y a plus de limite, sauf celle que se fixe le pouvoir ».Mourad Goumiri estime qu’il ne faut « diaboliser l’endettement », un des arguments avancé pour recourir au financement non-conventionnel.

« Je ne connais aucun pays au monde sans endettement intérieur ou extérieur. Le problème, c’est ce que vous faites des crédits que vous avez mobilisés. A l’évidence, si c’est pour construire la plus grande mosquée au monde, ce n’est pas ce que nous pourrons appeler en économie un investissement rentable ».

Pour lui, les solutions existent et il aura fallu faire supporter davantage la charge par ceux qui ont le plus profité des «quelque 1000 milliards de dollars » engrangés depuis 1999.

« Il est évident qu’il faille faire supporter la charge sur les plus riches et ceux qui ont profité le plus de cette manne financière depuis plus de vingt ans. Mais à ce niveau, on quitte l’économie et on se dirige vers le politique. »

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