Occidental Petroleum se déploie à son tour en Algérie. Après ExxonMobil, Chevron et les autres, Washington multiplie les coups sur un marché énergétique stratégique face aux ambitions chinoises.
C’est fait. Occidental Petroleum vient de parapher ses conventions d’études avec l’Agence nationale algérienne pour la valorisation des ressources en hydrocarbures. Un énième succès pour les États-Unis qui alignent désormais leurs champions sur le marché algérien : ExxonMobil, Chevron, Schlumberger, Halliburton et maintenant “Oxy”.
Cette accumulation de positions, en effet, est une stratégie claire de Washington qui consiste à verrouiller l’accès aux hydrocarbures algériens avant que Pékin ou Moscou ne viennent troubler la partie. L’Algérie, c’est 12,2 milliards de barils de réserves prouvées et une porte d’entrée privilégiée vers l’Europe. Des atouts que les Américains ne comptent pas laisser filer.
29% des investissements étrangers sous contrôle américain
Les derniers chiffres officiels sont assez significatifs. Selon l’ambassadrice américaine Elizabeth Moore Aubin, les États-Unis contrôlent 29% des investissements directs étrangers en Algérie. Premier rang, loin devant la concurrence. Plus de 100 entreprises américaines ont pris leurs quartiers dans le pays, de l’énergie aux télécoms en passant par l’agro-alimentaire.
S’agissant du commerce bilatéral, il frôle les 4,3 milliards de dollars et progresse chaque trimestre. Mais il ne faut pas s’y tromper, car les Américains ne font pas que du trading de brut. Ils investissent massivement dans les infrastructures, la formation, le transfert de technologies. Une stratégie d’influence de long terme qui va bien au-delà du simple business.
Côté algérien, on a facilité la donne. Les réformes du code des investissements de ces dernières années ont sécurisé les capitaux étrangers. Résultat : un environnement juridique plus stable qui attire les multinationales américaines comme un aimant.
La carte du Sahara occidental dans le jeu
Hasard du calendrier ? Pas vraiment. Cette offensive économique américaine coïncide avec le recadrage diplomatique de Washington sur le dossier du Sahara occidental. Plusieurs think tanks américains pointent cette synchronisation. En clarifiant sa position politique au Maghreb, l’administration américaine ouvre des opportunités commerciales qu’elle compte bien exploiter.
Pour les pétroliers, c’est du pain béni. Occidental Petroleum débarque dans un écosystème déjà verrouillé par ses compatriotes. ExxonMobil et Chevron se sont taillé la part du lion sur les gisements offshore. Schlumberger et Halliburton trustent les services. Cette concentration américaine complique sérieusement les plans des Européens, des Chinois et des Russes.
Cette stratégie tous azimuts limite les risques liés à la volatilité des cours du brut. Elle ancre durablement la présence américaine dans l’économie algérienne. Pour Alger, c’est gagnant-gagnant : plus d’investisseurs, plus de technologies, plus de concurrence. De quoi muscler sa position de négociation face aux partenaires historiques européens.