La persistance des prix bas du poulet en Algérie ne cesse d’inquiéter les professionnels de l’aviculture. Actuellement, le prix du kilogramme de poulet vivant se situe entre 230 et 245 DA dinars algériens (DA) sur le marché de gros, des niveaux bien en deçà des coûts de production, qui oscillent entre 260 et 280 DA le kilogramme. Cette différence importante met sérieusement en péril la rentabilité de nombreux éleveurs, qui peinent à couvrir leurs investissements et souhaitent que le prix de vente du poulet vivant en gros atteigne les 280 DA le Kg, indique un aviculteur.
Dans des régions comme la Vallée de la Soummam, dans la wilaya de Béjaïa et le sud de Bouira, la situation est encore plus critique. Le prix de vente au détail du poulet vivant n’y dépasse pas les 270 DA le kilogramme, et peut même chuter à 255 DA le kilo dans certaines localités comme Ighzer Amorkane. S’agissant des prix du gros, ils ne dépassent pas les 225 DA. Ces prix de vente ne permettent pas aux producteurs de couvrir leurs coûts, générant des pertes importantes. Cette tendance à la baisse affecte également le poulet déplumé vendu en boucherie, entraînant une diminution du chiffre d’affaires des détaillants et, surtout, des aviculteurs qui subissent de plein fouet les conséquences de cette crise. L’ensemble de la filière avicole algérienne est menacée, a averti notre contact.
Pourquoi cette persistance des prix bas ?
Plusieurs facteurs expliquent cette chute continue des prix du poulet.
Premièrement, la fermeture des restaurants universitaires début juillet pour les vacances d’été a entraîné une baisse drastique de la demande en poulet, exerçant une pression significative sur les prix.
Deuxièmement, une offre excédentaire est clairement constatée sur le marché. La production actuelle dépasse largement la demande, ce qui, combiné à une forte concurrence entre les producteurs, contribue naturellement à faire baisser les prix.
Enfin, une nouveauté qui a aggravé la situation : l’injection massive de poulet congelé sur le marché par les pouvoirs publics ces derniers jours. Bien que cette mesure vise à éviter une flambée des prix pendant la période estivale, elle a eu pour effet d’accentuer la baisse des prix, ajoutant une pression supplémentaire sur les producteurs locaux.
En somme, la situation actuelle des prix du poulet en Algérie est le résultat d’une combinaison complexe de facteurs, allant de la diminution de la demande à une offre excédentaire, en passant par l’intervention des pouvoirs publics. La filière avicole doit trouver des solutions urgentes pour s’adapter à ces nouvelles conditions et permettre aux producteurs de couvrir leurs coûts et de maintenir leurs activités.