Le marché du matériel bureautique s’affole. En Algérie, les prix des imprimantes ont grimpé en flèche ces dernières semaines, provoquant l’inquiétude des consommateurs et la colère des associations de protection du consommateur. À l’origine de cette flambée : une demande soutenue à l’occasion de la rentrée scolaire et universitaire, mais aussi des tensions sur l’approvisionnement.
Sur sa page Facebook, l’association APOCE (Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement) dit suivre « avec attention » les nombreuses plaintes concernant l’envolée des prix des imprimantes jet d’encre et laser. L’organisation parle d’« augmentations injustifiées » et réclame une enquête officielle sur d’éventuelles pratiques spéculatives.
Les chiffres avancés par l’APOCE donnent la mesure du problème. Une imprimante à réservoir sans Wi-Fi, vendue l’an dernier autour de 26 000 dinars, coûte aujourd’hui 46 000 dinars. Les modèles dotés de connexion Wi-Fi dépassent désormais 52 000 dinars, tandis que les imprimantes A3 à jet d’encre atteignent parfois 120 000 dinars, soit plus de douze millions de centimes.
Des hausses vertigineuses qui soulèvent de nombreuses interrogations. « Ces prix exagérés nécessitent une intervention urgente des autorités compétentes pour vérifier s’il existe des pratiques abusives », insiste l’association, qui appelle les services du commerce à ouvrir une enquête sur une possible situation de monopole ou de rétention de stock.
La version des professionnels
Mais du côté des professionnels, le discours est différent. Selon le gérant d’un magasin d’informatique à Alger, cette hausse s’expliquerait surtout par les restrictions imposées à l’importation depuis le début de l’été.
« Les procédures se sont durcies, les autorisations sont plus lentes à obtenir, et beaucoup d’importateurs ont réduit leurs commandes. Résultat : l’offre a chuté, alors que la demande explose en septembre », explique-t-il.
Cette baisse de l’offre aurait naturellement tiré les prix vers le haut. « C’est une mécanique classique : moins de produits disponibles, plus de clients, les prix montent », résume-t-il.
À ces difficultés d’importation s’ajoutent d’autres facteurs : les retards de livraison, et un pic de demande dû à la reprise des cours et des activités administratives. Autant d’éléments qui contribuent à déséquilibrer le marché.
Pour les consommateurs, cette flambée tombe mal. En pleine rentrée, beaucoup d’étudiants et de familles doivent s’équiper, mais se heurtent à des prix devenus inaccessibles. Sur les réseaux sociaux, les témoignages se multiplient, certains parlant d’un « marché incontrôlé ».
Face à cette situation, l’APOCE appelle les citoyens à faire preuve de prudence avant d’acheter. L’association plaide également pour une plus grande transparence dans la fixation des prix et un renforcement du contrôle des circuits de distribution.
La question reste ouverte : s’agit-il d’un déséquilibre conjoncturel ou d’une manœuvre commerciale ? En attendant des réponses, les prix des imprimantes continuent de peser lourd sur le budget des ménages algériens.