Le commerce du « cabas » en Algérie entre dans une nouvelle ère. Après une année de répression intense, le gouvernement change de cap. Désormais, la régularisation est à l’ordre du jour. Cette décision marque un tournant important pour cette activité économique populaire. Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a annoncé ce changement de vision dimanche 18 mai.
Fin de la répression, place à la régularisation
Cette annonce met fin à une année de « guerre » contre le commerce du « cabas ». Différentes institutions étatiques étaient mobilisées. Les douanes ont joué un rôle central dans cette bataille contre cette activité. Les services de sécurité étaient également impliqués. Les contrôleurs des directions du commerce ont participé activement à cette lutte. Cependant, le président Tebboune a reconnu les conséquences néfastes de cette politique. De nombreux jeunes entrepreneurs ont subi des pertes considérables. Les saisies de marchandises ont ruiné leurs activités.
Un statut légal pour les commerçants du « cabas«
Par conséquent, le président prône une approche plus pragmatique et humaine. Le traitement de ce dossier sensible doit évoluer. Il a ainsi donné des instructions claires au Premier Ministre. Sa mission est de mettre en place un mécanisme de régularisation efficace. Ce mécanisme permettra aux acteurs du commerce du « cabas » de devenir des agents économiques reconnus. Ils pourront importer des biens en petites quantités, dans un cadre légalement défini.
Intégration au statut d’auto-entrepreneur
De plus, le président a évoqué une intégration novatrice. Il propose d’intégrer ces commerçants dans le dispositif de l’auto-entrepreneur. Cette mesure pourrait simplifier leur activité et leur offrir un statut légal. La liste des produits autorisés à l’importation sera établie prochainement. Les quantités maximales autorisées seront également précisées. Les conditions d’exercice de cette nouvelle activité légale seront définies dans les plus brefs délais.
Un contexte de répression sévère
Pour comprendre ce changement, il est essentiel de rappeler le contexte. La traque du commerce du « cabas » a débuté en juin 2024. Des restrictions sévères ont été imposées sur la réception des colis postaux venant de l’étranger. Les services des Douanes ont intensifié les saisies de colis suspects. Ces colis contenaient souvent des quantités importantes d’un même produit. La réception de plusieurs colis par an par une seule personne était également surveillée de près. Cette politique a durement affecté de nombreux Algériens. Ils pratiquaient l’achat en ligne pour la revente locale.
Ensuite, une autre mesure a frappé le secteur. L’interdiction de débarquement des fourgons tôlés dans les ports algériens a été mise en place. Seuls les fourgons aménagés pour le transport de passagers étaient autorisés pour les membres de la diaspora. Cette décision a rendu plus difficile le transport de marchandises depuis la France et l’Espagne vers l’Algérie. Le commerce du « cabas » a été directement impacté.
Vers une reconnaissance officielle du commerce du « cabas«
Par ailleurs, en novembre dernier, la Banque d’Algérie a introduit une nouvelle condition. Elle concernait la sortie des devises à l’étranger par les particuliers. Désormais, chaque personne était limitée à une seule sortie de devises par an. Le montant maximal autorisé était de 7500 euros. Cette mesure visait clairement à limiter le commerce du cabas.
Plus récemment, en avril, le ministère des Transports a pris une décision supplémentaire. Il interdit à certains véhicules de débarquer dans les ports d’Oran et d’Alger pendant la saison estivale. Cette interdiction concernait les voitures de moins de trois ans et les voitures neuves. Les fourgons de plus de 7 places étaient également visés. Cette mesure a porté un nouveau coup au commerce du « cabas ». Ces types de véhicules sont souvent utilisés pour le transport de marchandises.
Une nouvelle ère pour le commerce du « cabas«
Finalement, après une année de restrictions et de répression, le gouvernement adopte une nouvelle approche. La reconnaissance de l’impact négatif sur l’économie locale et les jeunes entrepreneurs est un facteur clé. La régularisation est désormais la voie privilégiée. Le commerce du « cabas » pourrait ainsi trouver une place légitime dans l’économie algérienne. L’intégration au statut d’auto-entrepreneur offre de nouvelles perspectives. De nombreux acteurs de ce secteur pourront exercer leur activité de manière transparente. Les détails de cette nouvelle réglementation sont attendus avec intérêt. Ils définiront l’avenir du commerce du « cabas » en Algérie.