L’euro enregistre un nouveau record historique face au dinar algérien sur le marché noir des devises ce samedi 25 octobre 2025. Pour la première fois, le billet de 100 euros s’échange à 27 000 dinars algériens à la vente, soit une hausse de 200 dinars par rapport à la veille. À l’achat, les cambistes reprennent le même billet contre 26 750 dinars. Cette flambée confirme la pression continue sur la monnaie européenne dans les principaux points d’échange informels du pays, notamment à Alger, Oran et Tizi Ouzou.
Une demande soutenue par l’importation de véhicules
Cette envolée s’explique avant tout par la forte demande d’euros sur le marché noir, alimentée par les importations de voitures neuves et d’occasion. Les particuliers se tournent massivement vers la France et la Chine pour acquérir leurs véhicules, face à la rareté de l’offre locale.
En l’absence de licences d’importation accordées aux concessionnaires et devant l’incapacité des constructeurs nationaux, notamment Fiat, à répondre à la demande, de nombreux Algériens choisissent de financer eux-mêmes leurs achats. Ils achètent alors des devises sur le marché parallèle pour effectuer les paiements à l’étranger.
L’effet domino sur le marché noir
Cette dynamique crée un effet domino. Plus la demande d’euros augmente, plus la monnaie européenne se renchérit. Les cambistes, confrontés à une pénurie de devises, ajustent leurs tarifs quotidiennement, renforçant la spirale haussière.
Selon plusieurs observateurs du marché, le seuil psychologique des 27 000 dinars pourrait même être dépassé dans les prochains jours si la tendance actuelle se maintient. Les transactions pour d’autres devises, comme le dollar, connaissent également une hausse, mais de moindre ampleur.
Une situation qui reflète un déséquilibre persistant
Cette nouvelle flambée de l’euro souligne le déséquilibre persistant entre l’offre et la demande de devises en Algérie. Le marché officiel reste limité, contraignant les particuliers et les importateurs à se tourner vers le circuit informel.
Tant que les restrictions sur l’importation de véhicules et les lenteurs administratives ne seront pas levées, le marché noir restera la principale source d’accès aux devises pour de nombreux citoyens.
L’euro devient ainsi le baromètre de la tension économique, traduisant à la fois la dépendance aux importations et la faiblesse de l’offre nationale.





