L’euro marque un léger repli sur le marché noir des devises ce jeudi 9 octobre 2025. Après plusieurs séances de hausse, la monnaie européenne perd un peu de terrain face au dinar algérien, dans un contexte toujours marqué par une forte demande en devises.
Une correction technique après des records
Ce jeudi matin, le billet de 100 euros s’échange à 26 750 dinars algériens à la vente, soit une baisse de 50 dinars par rapport à la veille.
À l’achat, les cambistes proposent le même billet à 26 500 dinars, enregistrant une baisse identique.
Ce recul reste symbolique. Il intervient toutefois après plusieurs jours de progression rapide. Depuis le début du mois d’octobre, l’euro enchaîne les records sur le marché noir, porté par une demande soutenue.
Une hausse de 24 % en un an et demi
Depuis février 2023, l’euro a grimpé de près de 24 % sur le marché noir algérien. À cette période, le billet de 100 euros s’échangeait autour de 21 500 dinars. Cette envolée spectaculaire illustre l’appétit croissant des particuliers pour la devise européenne.
Les cambistes évoquent plusieurs raisons. D’abord, la hausse des importations de véhicules, neufs ou d’occasion, notamment depuis la Chine. Ensuite, la reprise des voyages à l’étranger, soutenue par la hausse de l’allocation touristique. Résultat : la demande d’euros reste très forte sur les places informelles d’Alger, d’Oran ou encore d’Annaba.
Une pause après la frénésie
Selon un cambiste rencontré à la place Port-Saïd à Alger, cette baisse n’a rien d’inhabituel. « Après plusieurs séances de hausse, une correction est logique. Les acheteurs hésitent, la demande ralentit, et les taux s’ajustent », explique-t-il.
En effet, sur le marché noir, chaque variation du taux de change dépend directement de l’offre et de la demande. Quand les prix montent trop vite, les acheteurs se retirent temporairement, créant une accalmie. Ce phénomène, souvent observé après une période de tension, ramène le marché à un niveau d’équilibre.
Un marché sous tension permanente
Le marché noir des devises reste par nature instable. Un simple changement de tendance suffit à inverser la courbe. Les cambistes restent attentifs aux annonces économiques, aux politiques d’importation et à la saison touristique.
D’ailleurs, plusieurs prévoient un retour de la demande dès la semaine prochaine. L’approche des voyages de fin d’année et la poursuite des importations pourraient relancer la pression sur le dinar.
Une accalmie avant une nouvelle poussée
Ainsi, la baisse de ce jeudi apparaît comme une pause technique, plus qu’un véritable retournement.
L’euro garde sa position dominante sur le marché noir, soutenu par une demande structurelle et une offre toujours limitée.
Depuis plus d’un an, la tendance reste clairement haussière, preuve que la soif de devises demeure forte en Algérie.