L’Algérie occupe une mauvaise position dans le classement mondial du risque de blanchiment d’argent publié en 2025 par le Basel Institute on Governance. Le pays se classe 15e au niveau mondial parmi les juridictions les plus exposées et 10e au classement africain. Cette place situe clairement l’Algérie dans la catégorie des pays à risque élevé, un signal négatif pour les acteurs financiers internationaux.
À l’échelle africaine, l’Algérie ferme le Top 10 des pays les plus exposés au risque de blanchiment d’argent. Elle se situe derrière la République démocratique du Congo, le Tchad et la Guinée équatoriale, qui dominent le classement continental. Cette position traduit des fragilités persistantes dans les dispositifs de prévention et de contrôle. Elle place aussi l’Algérie en décalage avec plusieurs pays africains qui ont engagé des réformes plus visibles.
Le classement africain met en lumière de forts contrastes. Sur les 48 pays africains évalués, 25 sont classés à risque élevé, 20 à risque moyen et seulement 3 à risque faible. À l’opposé de l’Algérie, le Botswana, les Seychelles et Maurice figurent parmi les pays les moins exposés. Ces écarts reflètent des différences nettes en matière de transparence financière, de gouvernance publique et d’efficacité des cadres réglementaires.
Par ailleurs, une dynamique plus positive se dessine en Afrique subsaharienne. En effet, 70 % des pays de la région ont amélioré leurs scores en 2025. De plus, sept des dix pays ayant le plus progressé au niveau mondial sont africains, notamment le Nigeria, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Deux de ces pays ont même quitté la catégorie à risque élevé. Cette évolution accentue, par contraste, la portée négative de la position de l’Algérie.
Le classement est publié par The Basel Institute on Governance, un organisme rattaché à l’Université de Bâle et spécialisé dans la lutte contre la corruption et la criminalité financière. L’indice, intitulé Basel Anti-Money Laundering Index 2025, évalue la vulnérabilité structurelle de 177 pays et territoires face au blanchiment d’argent et aux crimes financiers connexes. Il ne mesure pas les flux réels, mais les failles institutionnelle.
Qui fait le classement?
Pour établir ses résultats, l’indice s’appuie sur 17 indicateurs issus notamment des évaluations du Groupe d’action financière (GAFI), de Transparency International et de la Banque mondiale. Ces indicateurs sont regroupés en cinq catégories clés : la qualité du cadre réglementaire, les risques de corruption et de fraude, la transparence financière, la gouvernance publique et les risques juridiques et politiques. Les scores vont de 0 à 10. Plus le score est élevé, plus le risque est important.
Dans ce contexte, la mauvaise note attribuée à l’Algérie pourrait avoir des répercussions directes sur son image financière internationale. Ce type de classement est suivi de près par les investisseurs, les banques et les institutions multilatérales. Une perception de risque élevée peut renchérir le coût du financement, freiner les investissements étrangers. Il va compliquer l’accès de l’Algérie aux marchés financiers internationaux.