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Algérie : Naissance officielle du mouvement citoyen Ibtykar

Par Maghreb Émergent 4 décembre 2017

Le choix de recourir à des plateformes digitales pour répandre le message du Mouvement Ibtykar est motivé par l’importance que le numérique a pris dans la vie des citoyens en Algérie.

 

Le mouvement Ibtykar, organisation politique à cheval sur la réflexion stratégique et l’action de terrain, vient d’être officiellement lancé après avoir mis environs trois ans pour se structurer aussi bien en Algérie qu’à l’étranger. « Ibtykar est un mouvement citoyen, collaboratif, participatif et transgénérationnel. Il n’est pas un Think-Tank puisqu’il ne se contente pas de produire des réflexions mais les défend et œuvre à la faire appliquer. Il n’est pas non plus un parti politique  parce qu’il ne veut pas être otage d’un agenda électoral.  Ibtykar  est un mouvement citoyen et politique, engagé pour l’émergence d’une Algérie démocratique, sociale, moderne et résolument tournée vers l’avenir », a d’emblée indiqué Samy Oussedik, coordinateur du mouvement en soulignant que la réflexion et l’action doivent aller ensemble parce qu’agir sans réfléchir est une agitation  qui ne peut ni mobiliser, ni s’inscrire dans la durée.  

Ce mouvement se fixe, selon M. Oussedik, comme priorités cinq grands axes qui, tous, s’articulent autour d’une inébranlable volonté de redonner à l’exercice de la citoyenneté son plein sens. « Les cinq chantiers prioritaires pour nous sont  de faire un audit et de présenter un bilan de tous les comptes de la nation, aller vers la réformes de l’Education, de la Formation professionnelle et de l’Enseignement supérieur, faire une révolution dans l’économie, réformer l’Etat et réformer la Justice », a déclaré Sammy Oussedik.

Un parlementaire virtuel pour prendre en charge les doléances citoyennes

Mais c’est surtout dans son approche des problématiques politiques et sa démarche managerielle que le mouvement Ibtykar innove. Le choix de recourir à des plateformes digitales pour répandre le message du Mouvement Ibtykar est motivé par l’importance que le numérique a pris dans la vie des citoyens en Algérie. Il y a 65% d’Algériens qui sont connectés. Et 80 % des internautes algériens se connectent en moyenne 4 heures par jour.  Il faut absolument exploiter ces donnés  et c’est ce que nous essayons de faire », explique-t-on. En effet, les nouvelles technologies de l’information et de la communication sont considérablement mises à profit par cette organisation qui vise à remobiliser les forces vives de la Nation, notamment la jeunesse, autour de l’impératif de la participation à la gestion de la Cité.

« Nous avons lancé une plateforme  citoyenne.  Sur cette plateforme, il y a trois applications : Mouatanatech, Barlamini et Al-Chabaka. Mouatentech accueille et agrège les alertes citoyennes dans tous les domaines. Barlamini, est une sorte de parlementaire virtuel auquel les citoyens sont appelés à exprimer leurs préoccupations.  Al Chabaka, c’est une application  qui sert à recueillir l’ensemble des initiatives et des projets qui se font au niveau national et mettre en place une dynamique de solidarité agissante entre les citoyens », ont expliqué les membres d’Ibtykar, Samir Yahiaoui et Sammy Oussedik,  en soulignant que ce mouvement ne prétend pas apporter une solution à la crise que vit le pays mais ambitionne de participer à apporter cette solution  autant que faire ce peut.

« Les ressources du système sont épuisés »

Qu’est-ce qui fait penser aux animateurs du mouvement Ibtykar que leur initiative vaut d’être lancée dans un contexte politique en déliquescence. « L’offre politique actuelle ne correspond que partiellement à la demande et aux préoccupations des Algériens. Les partis politiques sont entravés dans leurs actions et, il existe peu de mouvements citoyens. Ils sont réprimés. La liberté de la presse est de jour en jour menacée. Et les forces démocratiques sont fragmentées parce qu’elles sont enfermées dans l’agenda du système », estime Samir Yahiaoui. Samy Oussedik considère, lui, que le système actuelle a épuisé toutes ses ressources et il est impératif de préparer les citoyens au changement. « Les ressources symboliques du système, à savoir la légitimité révolutionnaire est épuisée. Sa ressource morale s’est complètement détériorée à cause des scandales de corruption qui secouent des sphères entières de l’Etat. Pour les ressources matérielles, les hydrocarbures, elles ne suffisent plus pour lui permettre de s’entretenir et d’entretenir ses clientèles », analyse-t-il.

 

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