L’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) aurait acquis près de 600 000 tonnes de blé tendre lors d’un appel d’offres international conclu mardi 23 septembre, selon plusieurs négociants européens, cités par l’agence Reuters.
Les négociants, bien implantés sur ce marché volatil, évoquent une fourchette initiale mardi soir de 500 000 à 690 000 tonnes. Un volume en ligne avec les commandes habituelles de l’OAIC, qui annonce des quantités prudentes avant d’opérer des achats massifs pour sécuriser son approvisionnement. Des experts expliquent ce mode de négociation algérienne pour garder une marge de manœuvre face à la volatilité des marchés mondiaux.
Pour cette commande, le prix d’achat s’établit entre 259 et 261 dollars la tonne métrique, coût et fret inclus (C&F), rapporte Reuters auprès des sources proches du dossier. Ces tarifs, relativement stables par rapport à la veille, traduisent un marché mondial plutôt attentiste, mais aussi la capacité de l’Algérie à négocier fermement dans un contexte international marqué par la concurrence accrue entre fournisseurs.
L’origine du blé reste ouverte, mais tous les regards se tournent désormais vers la mer Noire : Russie, Roumanie, Ukraine pourraient fournir le plus gros des volumes, tandis que l’option balte demeure possible. La France, autrefois un partenaire incontournable, voit sa part réduite à néant, conséquence directe des tensions diplomatiques et du repositionnement stratégique d’Alger vers des sources jugées plus compétitives, plus stables et fiables.

Fidèle à sa tradition de discrétion, l’OAIC ne communique pas officiellement les résultats de ses appels d’offres. Les données publiées relèvent donc des estimations des négociants, susceptibles d’être affinées au gré des évolutions du marché.
Pour ce marché, le calendrier de livraison varie selon la provenance du blé. L’agence Reuters estime que pour l’Europe, deux fenêtres sont retenues, du 1er au 15 novembre et du 16 au 30 novembre ; tandis que pour l’Amérique du Sud ou l’Australie, les expéditions doivent s’effectuer un mois plus tôt. Cette flexibilité logistique illustre la capacité de l’Algérie à anticiper et à s’adapter aux contraintes internationales.
À titre de comparaison, lors du précédent appel d’offres rapporté mi-juillet, l’OAIC avait commandé environ 1 million de tonnes à un prix variant entre 253 et 257 dollars la tonne. Cette tendance confirme confirmant une dynamique d’importation soutenue et un besoin structurel élevé pour ce produit essentiel à la consommation algérienne.