L’Algérie et le Sultanat d’Oman consolident leur partenariat économique par une série d’engagements concrets. Le Président Abdelmadjid Tebboune et le Sultan Haitham bin Tariq ont présidé, ce lundi à Alger, une cérémonie officialisant dix protocoles d’accord, illustrant la détermination des deux pays à intensifier leur coopération bilatérale.
Ces accords s’inscrivent dans la continuité d’une dynamique enclenchée depuis 2024, mais avec une dimension particulière pour les secteurs stratégiques, notamment l’énergie, les mines et l’industrie pharmaceutique.
Dans le domaine énergétique, la signature d’un accord préliminaire entre Sonatrach et Abraj Energy Company vient consolider une collaboration déjà bien établie. Les deux pays, tous deux membres de l’OPEP, partagent depuis longtemps une vision commune sur la stabilisation des marchés pétroliers. Ce nouvel accord permettra d’explorer de nouvelles perspectives d’exploration et d’exploitation conjointes de ressources d’hydrocarbures.
Le secteur minier n’est pas en reste. Le protocole signé entre la Société nationale d’exploration géologique et minière algérienne et la Société de développement des minéraux d’Oman marque une volonté de valoriser conjointement les richesses minérales des deux pays. Cette collaboration s’avère particulièrement stratégique alors que la demande mondiale en minerais critiques ne cesse de croître.
Autre axe majeur de coopération, l’industrie pharmaceutique bénéficie d’un protocole d’accord spécifique entre le ministère algérien de l’Industrie pharmaceutique et le ministère omanais de la Santé. Ce rapprochement traduit une ambition partagée de développer la production locale de médicaments et de réduire la dépendance aux importations. Depuis la pandémie, les deux pays ont compris l’importance stratégique de ce secteur pour leur souveraineté sanitaire.
Un fonds d’investissement pour concrétiser les ambitions communes
Pour donner corps à ces multiples projets, les deux pays ont acté la création d’un fonds d’investissement conjoint, porté par le ministère algérien des Finances et l’Autorité d’investissement d’Oman. Ce mécanisme financier, qui figurait parmi les accords signés ce lundi, jouera un rôle d’accélérateur pour transformer les intentions en réalisations concrètes.
Si l’énergie, les mines et la pharmacie concentrent les attentions, les autres accords signés ce lundi témoignent d’une coopération qui s’étend dans de multiples directions. De la pêche à l’agriculture, en passant par l’inspection du travail, l’enseignement supérieur et la coopération judiciaire, c’est une relation globale qui se dessine entre l’Algérie et Oman.
2024-2025 : une accélération inédite des relations économiques
Cette série d’accords s’inscrit dans une dynamique plus large initiée depuis 2024. Les relations économiques entre l’Algérie et Oman connaissent depuis lors une accélération notable, portée par des visites d’État réciproques et une volonté commune d’approfondir la coopération bilatérale.
Dans ce contexte, certaines collaborations ont déjà fait leurs preuves, comme la Société algéro-omanaise des engrais (AOA), active depuis 2017 à Arzew. Cette entreprise mixte, qui produit de l’ammoniac et de l’urée pour le marché local et l’exportation, illustre le potentiel des synergies entre les deux économies.
Les énergies renouvelables, l’agriculture saharienne et l’agro-industrie font également partie des secteurs privilégiés par la coopération algéro-omanaise. Des projets sont actuellement à l’étude pour développer ces filières d’avenir, notamment grâce au fonds d’investissement conjoint.
Ce rapprochement économique s’explique en grande partie par la complémentarité des ambitions nationales. L’Algérie poursuit sa stratégie de diversification économique et d’ouverture aux investissements étrangers, tandis qu’Oman déploie sa vision « Oman 2040 ». Les deux pays cherchent à réduire leur dépendance aux hydrocarbures et à développer de nouveaux secteurs d’activité.
Pour faciliter cette dynamique, plusieurs mécanismes ont été mis en place, comme le Conseil des hommes d’affaires bilatéral, qui favorise les rencontres entre opérateurs économiques. Des accords de protection et de promotion des investissements permettent également d’éviter la double imposition et d’encourager les investissements croisés, sachant que le volume des échanges commerciaux reste encore en deçà du potentiel qu’offrent ces deux économies complémentaires.