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Algérie: Pénurie de boissons lactées aux fruits

Par Younes Saâdi
18 septembre 2025

Une boisson populaire, appréciée des enfants comme des adultes, se fait de plus en plus rare. Une pénurie de boissons lactées aux fruits frappe l’Algérie. Les étals des supermarchés, les frigos des cafés et les kiosques de plusieurs villes du pays montrent la même image : des emplacements vides, laissant les consommateurs désemparés. La situation, loin d’être un incident isolé, devient la nouvelle norme. La célèbre marque Star au Lait, qui régnait en maître dans les cafés, est désormais introuvable. Sa livraison s’est presque arrêtée, avec seulement de petites quantités livrées par l’entreprise mère.

Ce manque généralisé s’étend au-delà des boissons lactées aux fruits. Les boissons chocolatées au lait ne sont également plus disponibles, ni dans les cafés, ni dans les grandes surfaces, ni dans les kiosques. Les quatre principales marques de ces boissons, à savoir Candia, Danon, Soummam, Ifruit et Ramy, ne fournissent plus ou presque ce produit. La situation sème la confusion et la frustration parmi les consommateurs et les professionnels.

Des professionnels en difficulté

Le constat est le même d’une région à l’autre, et les gérants de commerces sont les premiers à subir les conséquences. Un cafetier à Bejaïa nous confie avec amertume : « Je n’ai plus de boissons lactées aux fruits à offrir à mes clients. Les fournisseurs n’arrivent pas à avoir ce produit des usines. » Son témoignage est loin d’être un cas isolé. Le même constat est partagé par le propriétaire d’une supérette à Bouira, qui constate un manque similaire. « Ça fait plus d’une semaine que je n’ai plus de boissons lactées aux fruits ou de lait UHT à proposer à mes clients », dit-il, visiblement préoccupé par son chiffre d’affaires en baisse.

La raréfaction de ces produits a un impact direct sur le revenu de ces petits commerces, qui dépendent de la disponibilité d’articles de grande consommation. L’inquiétude grandit, car la chaîne d’approvisionnement semble brisée, et personne ne peut anticiper un retour à la normale.

Des restrictions à l’importation à l’origine de la crise

La raison de cette pénurie est claire. L’origine de cette situation réside dans les restrictions imposées par les autorités publiques sur l’importation de la poudre de lait. Cette matière première, essentielle à la production de toutes les boissons lactées aux fruits, manque cruellement aux usines algériennes. Sans approvisionnement suffisant en poudre de lait, les producteurs ne peuvent plus fabriquer ces boissons en quantité adéquate pour répondre à la forte demande du marché.

Une source proche d’un grand producteur de produits laitiers nous a révélé l’ampleur du problème. Selon cette source, la production a chuté de manière spectaculaire, enregistrant une baisse de 25 à 30 % ce mois de septembre par rapport à la même période de l’année dernière. La situation est pratiquement la même pour l’ensemble des producteurs du pays. Le ralentissement généralisé de la production a créé un vide immense sur le marché, qui ne fait que s’aggraver chaque jour.

Un avenir incertain pour le secteur

La persistance de cette situation aura des répercussions terribles sur l’économie du secteur. Le chiffre d’affaires de toute la filière est directement touché. Si la pénurie de poudre de lait continue, les usines pourraient être contraintes de réduire davantage leur production, ce qui entraînerait des conséquences dramatiques. Les emplois au sein de ces grandes entreprises, ainsi que chez leurs sous-traitants, notamment les distributeurs, sont menacés. La chaîne de valeur des boissons lactées aux fruits est en péril, et des centaines, voire des milliers de postes de travail pourraient être sacrifiés.

En conclusion, la crise des boissons lactées aux fruits n’est pas une simple interruption temporaire. C’est le résultat d’une politique d’importation qui se répercute sur l’ensemble du marché et menace l’équilibre d’une industrie entière. Tant que l’approvisionnement en poudre de lait ne sera pas rétabli, les consommateurs algériens devront se passer de leurs boissons favorites, et l’industrie laitière continuera de faire face à un avenir incertain.

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