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Algérie

Algérie- Pour juguler la crise, CARE présente ses mesures de libéralisation de l’économie

Par Yazid Ferhat
7 juillet 2015

Suite à la publication des chiffres officiels sur les déficits prévisibles, le Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (CARE), insatisfait du projet de loi de finances complémentaire, propose ses mesures d’urgences.

 

Le Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (CARE) a organisé ce mardi à Alger  une conférence de presse afin d’exposer les mesures  à prendre pour juguler  la crise qui guette l’économie algérienne.  Slim Othmani, Président du CARE et Mouloud Hedir, expert économiste sont revenus, à tour de rôle, sur les leviers jugés décisifs. Slim Othmani estime qu’il est toujours temps d’agir car « on a des amortisseurs pour les trois années qui viennent ». « Il y a énormément de réformes structurelles dictées par le bon sens, tous les experts sont d’accord pour les entamer », déclare-t-il.  Tout d’abord, il s’agit de réduire la dépense publique au profit d’autres modes de gestion. A cet égard, Moulourd Hedir a précisé qu’il fallait s’ouvrir aux financements extérieurs. Il a déclaré que « la question de l’endettement ne doit plus être taboue ».

Supprimer « progressivement » le système de subventions

L’épineuse question des subventions a été abordée par les membres de CARE. « Il n’est pas possible de supprimer le système des subventions » reconnaît Slim Othmani, mais il faut « commencer de façon graduelle ».  Moulourd Hedir jugeait que « le prix du carburant devrait pouvoir être relevé, le plus rapidement possible ». Il a rappelé la nécessité de « rééquilibrer ses mécanismes pour qu’il soit plus juste sans exposer l’Algérie à des troubles sociaux ». « Si nous continuons sur ce terrain-là, nous allons vivre ce que nous avons vécu il y a 20 ans : le prix du lait est passé de 2 dinars à 20 dinars, multiplié par dix sous la pression du FMI etc. », prévenait Slim Othmani.

Abolir rigidité la règle 51/49

CARE conseille dans un troisième temps d’adopter une politique volontariste d’accueil des investissements directs à l’étranger (IDE). Bête noire de CARE : la règle du 49/51. Aux termes de l’article 58 de la Loi de finances complémentaire de 2009, les IDE ne peuvent avoir lieu que dans le cadre d’un partenariat où au moins 51% du capital social est détenu par l’actionnariat national qui réside sur le territoire algérien.  CARE prône l’ouverture de l’actionnariat à hauteur de 100%. « Il existe des secteurs dans lesquelles ce dispositifs est justifié », comme l’énergie, déclare Slim Othmani mais « notre législation actuelle est absurde ». Elle ne serait pas incitative en matière d’investissements. Surtout, elle encouragerait les entreprises à exporter leurs produits en Algérie plutôt qu’à s’y installer. Mouloud Hedir s’est étonné du fait que « les IDE n’ouvrent pas droit au rapatriement de dividendes » alors que « ça ne figure pas dans les textes de loi ».

Licences d’importation : un bond en arrière

CARE s’est, dans un quatrième temps, attaqué à la gestion du commerce extérieur. Les licences d’importations, notamment de véhicules ont fait l’objet de vives critiques.  « Je m’étonne que personne n’ait soulevé la question de la conformité légale avec l’accord d’association qui nous lie à l’Union européenne », déclarait Slim Othmani. Dans le cadre de cet accord, les deux partenaires « s’interdisent le recours à toute forme de restriction quantitative, celles qui existaient avant l’accord devaient être démontées ». En conséquence, ces mesures sont incohérentes et s’apparentent à un « bond en arrière » pour CARE.  Enfin, ont été évoquées la simplification du climat des affaires et la privatisation des entreprises publiques, qui figurent parmi les solutions proposées par CARE.

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