Pour le cinquième mois consécutif, l’Algérie augmente sa production pétrolière et ses volumes d’extraction, portée par la levée progressive des coupes volontaires décidées par l‘OPEP+. Une stratégie de rééquilibrage du marché pétrolier plus que de conquête.
La reprise s’installe dans la durée. En septembre, la production pétrolière de l’Algérie a atteint 951 000 barils par jour, selon le rapport mensuel publié le 13 octobre par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Soit 11 000 barils de plus qu’en août, une hausse modeste mais continue qui traduit un retour progressif vers les niveaux d’avant-crise énergétique.
Cette embellie s’explique par la levée partielle des réductions volontaires décidées par un groupe de huit pays d’OPEP+, dont l’Algérie. Depuis avril, ces États réinjectent sur le marché une part des 2,2 millions de barils par jour retirés l’an dernier pour stabiliser les prix.
Une remontée maîtrisée
L’Algérie avance avec prudence. La production de septembre reste légèrement inférieure au quota officiel de 959 000 barils/jour fixé par OPEP+. Selon le centre d’analyse Energy Research Unit (Washington), Alger ménage un équilibre entre discipline collective et intérêt national.
La production du pays se rapproche de son niveau le plus élevé, atteint en décembre 2023 avec 957 000 barils par jour. Selon les prévisions d’OPEP+, elle devrait passer à 963 000 barils fin octobre, puis à 967 000 en novembre. Une hausse mesurée, pensée pour préserver l’équilibre du marché.
L’OPEP+ desserre l’étau
Sur l’ensemble du cartel, la production a atteint 43,04 millions de barils par jour en septembre, contre 42,41 millions en août. L’Arabie saoudite et la Russie ont été les principaux moteurs de cette hausse, à respectivement 9,96 et 9,32 millions de barils par jour.
Les Émirats arabes unis et l’Irak suivent la même tendance. À l’inverse, le Kazakhstan, le Nigeria et le Mexique ont enregistré de légères baisses. Le groupe des huit producteurs volontaires, dont fait partie l’Algérie, a par ailleurs décidé d’augmenter l’offre mondiale de 137 000 barils/jour supplémentaires chaque mois depuis octobre. Mais pour l’Algérie, le redressement reste avant tout économique. Le pétrole demeure la première source de revenus du Trésor, dans un contexte où les prix du Brent oscillent entre 62 et 65 dollars le baril depuis le début d’octobre.