Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a tranché. Lors du Conseil des ministres, tenu dimanche 5 octobre 2025, le chef de l’État a refusé que des terres agricoles soient détournées de leur vocation pour la création de projets publics.
Il a instruit le gouvernement de trouver d’autres mécanismes afin d’identifier des terrains pouvant accueillir ces projets. Les assiettes foncières devront désormais être non arables, a précisé le communiqué de la présidence.
Une décision en apparence pertinente
Cette décision du président s’inscrit dans la volonté de l’État de protéger les terres agricoles contre l’avancée du béton. Depuis plusieurs années, l’Algérie voit ses meilleures terres grignotées par l’urbanisation, les zones industrielles et les constructions publiques.
En agissant ainsi, Tebboune cherche à préserver le potentiel agricole national, indispensable à la sécurité alimentaire du pays. La mesure paraît donc logique et conforme à la politique de développement durable prônée par les autorités.
Une mesure à double tranchant
Cependant, cette décision pourrait aussi être une arme à double tranchant. Si elle protège les terres agricoles, elle risque également de ralentir les investissements publics et de retarder la réalisation d’équipements essentiels pour les citoyens.
Dans plusieurs wilayas, comme Alger, Blida, Boumerdes, Béjaïa, Tizi Ouzou et Jijel, les autorités locales peinent déjà à trouver des assiettes de terrain disponibles. La plupart des zones libres sont classées soit terres agricoles, soit domaines forestiers.
Le casse-tête du foncier local
Pour de nombreux responsables, le déclassement des terrains agricoles reste souvent la seule option possible pour construire des infrastructures : écoles, hôpitaux, logements ou zones d’activité. Sans cela, les projets risquent de rester bloqués pendant des mois, voire des années.
Cette contrainte foncière freine la réalisation de programmes publics dans plusieurs communes où l’espace urbanisable est limité. Trouver des terrains “non arables” s’avère dans certains cas quasiment impossible.
Entre préservation et développement
Le gouvernement devra donc trouver un équilibre délicat entre la préservation des terres agricoles et la poursuite du développement local. Les nouvelles orientations présidentielles imposent un changement de méthode, mais leur application concrète dépendra de la capacité des collectivités à identifier des solutions alternatives.
Pour les observateurs, la décision du président Tebboune traduit une volonté claire de protéger le patrimoine agricole national, mais elle met aussi en lumière un défi majeur : concilier écologie et développement dans un pays où la pression foncière reste forte.