Le secteur du gaz de schiste en Algérie est sur le point de conclure un accord majeur avec ExxonMobil et Chevron, deux géants américains de l’énergie récemment reçus par le président Abdelmadjid Tebboune afin de discuter des opportunités d’investissement dans ce secteur stratégique.
L’Algérie occupe la troisième place mondiale en termes de réserves récupérables de gaz de schiste, estimées à 707 000 milliards de pieds cubes, selon les données du département de recherche d’Energy Platform.
Ce potentiel attire naturellement les plus grandes entreprises énergétiques mondiales.
Le président de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures, Samir Bakhti, a confirmé que les négociations avaient franchi une étape décisive avec ExxonMobil et Chevron, la plupart des aspects techniques étant validés, tandis que certaines questions commerciales restent à finaliser.
En 2024, la compagnie nationale Sonatrach avait déjà signé un accord préliminaire avec ces deux sociétés pour développer les hydrocarbures dans le bassin d’Ahnet.
Cette coopération pourrait désormais s’étendre au gaz de schiste.
L’investissement attendu est estimé à 1 milliard de dollars, et pourrait être attribué directement, sans appel d’offres, pour bénéficier de l’expertise et des capacités de financement de ces majors américaines.
Malgré les opportunités considérables, le projet reste confronté à des préoccupations environnementales et sociales.
Les manifestations de grande ampleur en 2015, à In Salah, avaient stoppé les opérations pilotes, la population craignant une pollution des nappes phréatiques due à la fracturation hydraulique. L’Algérie cherche aujourd’hui à rassurer sur la limitation de l’impact environnemental des futures exploitations.
Si l’accord est finalisé, il renforcera la position de l’Algérie comme fournisseur clé de gaz, en particulier pour l’Europe, qui cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe.