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Associations algériennes : financement public faible, participation marginale des entreprises (Joussour – Etude))

Par Saïd Djaafer
26 février 2017
Les entreprises et les associations ne se cotoient pas - (Ph PCPA Algérie Joussour)

 

 

Le programme Joussour a publié une étude dressant un état des lieux de la responsabilité sociale des entreprises en Algérie et leur soutien aux acteurs associatifs. Cette étude a touché plus de 40 entreprises et 26 organisations de la société civile.

  Intitulé « Etat des lieux de la responsabilité sociétale des entreprises en Algérie : Quel soutien aux acteurs associatifs ? », le rapport élaboré par Souraya Akkouche et François Fatoux en septembre 2016 souligne qu’en Algérie, «les subventions publiques à destination du mouvement associatif sont traditionnellement faibles et cette tendance risque de s’aggraver avec la politique d’austérité menée par le gouvernement, depuis la chute drastique des prix du pétrole en 2015 ».

 Parallèlement, il est souligné que les financements des bailleurs internationaux, qui contribuent depuis deux décennies à l’émergence d’un mouvement associatif plus structuré et plus efficace, sont plus réglementés par la loi 12/06 sur les associations.

 « Pour continuer leurs activités, celles-ci n’ont d’autre choix que de diversifier leurs sources de financement en explorant la piste du secteur économique ». Certaines rencontrent un succès dans cette démarche et parviennent à capter des fonds plus ou moins conséquents du secteur marchand privé et public.

 « Mais elles sont peu nombreuses et les mécanismes d’octroi de ces aides sont peu connus, non transparents et pas suffisamment structurés pour profiter à tous », avertit le rapport.

 Ce dernier ajoute que quelques entreprises nationales et internationales entretiennent des relations de partenariat financier sous forme de mécénat avec le monde associatif mais elles restent minoritaires malgré une législation qui prévoit des abattements fiscaux sur les dons octroyés à des œuvres ou des organismes d’intérêt général.

 «Quelques-unes, surtout des filiales algériennes de multinationales, ont adopté une démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises) mais la plupart sont plutôt dans une démarche caritative», soulignent les rédacteurs du rapport.

 En général, le monde associatif et le monde économique se côtoient peu et la nature des relations qui existent entre eux est peu connue et le rapport recommande de nourrir la réflexion émergente sur la RSE en Algérie, en mettant en lumière la perception qu’en ont les entreprises algériennes et étrangères présentes dans le pays.

 

Renforcer la société civile

 

Le programme Joussour initié en Algérie en 2006 et qui vise à renforcer la société civile algérienne a bénéficié de fonds émanant au départ de la Coopération française et de la Fondation de France ce qui a permis d’élaborer ce rapport. Ce dernier rappelle que le concept RSE a émergé à la fin du siècle dernier aux Etats-Unis pour faire le lien entre les multinationales cotées en Bourse et d’autres acteurs qui subissaient la pression des marchés financiers et les exigences de rentabilité à court terme.

 En parallèle du développement de la RSE, le concept d’investissement responsable (ISR) appelé aussi placements financiers éthiques représente un marché de quelques centaines de milliards d’euros dans le monde et a généré une nouvelle activité, celle de la notation extra financière des entreprises.

 Néanmoins, le concept de RSE prend plus facilement dans des pays où la place du secteur privé est prépondérante dans l’économie nationale. Il y a quand même le site du Pacte mondial sur la RSE permettant de valoriser les initiatives existantes en donnant un accès public aux entreprises signataires qui sont au nombre de deux pour l’Algérie NCA Rouiba et Stirling Facilities.

 Il y a aussi l’accompagnement des entreprises dans le cadre de l’ISO 26000 grâce au projet de la responsabilité sociétale dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA). Il cible 8 pays pilotes dont l’Algérie pour renforcer les capacités d’actions des entreprises.

 Se sont engagées dans ce projet les entreprises et organisations algériennes comme NCA-ROUIBA (Nouvelle conserverie algérienne), le Centre d’études et de services technologiques de l’industrie des matériaux de construction, l’Entreprise nationale de canalisations, CONDOR, la Société algérienne de sacs enduits, ETRHB, Groupe SAIDAL, la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger, COSIDER ALREM, SOCOTHYD, l’Organisme national de contrôle technique des travaux publics et l’Ecole nationale supérieure de management d’Alger.

 L’Entreprise nationale des aménagements hydrauliques, Multicatering, Amimer énergie, Oriflamne et NAFTAL/branche carburant font partie du lot.  A l’issue de cette période d’accompagnement par des consultants spécialisés, très peu d’entreprises ont prolongé leur démarche de RSE. Seules des entreprises comme Sasace et NCA Rouiba restent engagées.

 

« Il est à noter que le 14 juillet 2016, l’entreprise Sonatrach a signé une convention avec l’organisme de normalisation IANOR pour l’accompagner dans sa démarche RSE, et ce pour une durée de 3 ans », est-il ajouté. L’objectif de cette convention est l’accompagnement et l’assistance technique pour l’implémentation de la norme ISO 26000 relative à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) au sein de la Division exploration de l’Activité exploration & production.

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