Annoncée, retardée, corrigée, puis corrigée encore, l’allocation touristique revient avec de nouvelles règles. La Banque d’Algérie impose désormais des paiements scripturaux uniquement, pour reprendre la main sur une opération qui a multiplié les dérives.
Les deux dernières notes émises par la Banque d’Algérie concernant le droit de change pour voyage à l’étranger « visent à mieux organiser et réguler l’opération et à mettre un terme aux dépassements récemment enregistrés », selon le vice-gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Benbahane.
Dans une déclaration à la Radio nationale, le responsable a précisé, jeudi, que la nouvelle mesure, qui prévoit le paiement de la contrepartie en dinars exclusivement via des moyens de paiement scripturaux, tels que la carte CIB, le chèque bancaire ou le virement, le paiement en espèces n’étant plus admis, vise à « protéger le citoyen en lui permettant de traiter avec des institutions financières et non avec des personnes, et à faire en sorte que le droit de change bénéficie à la personne concernée et non à des tiers ».
Après avoir mis l’accent sur « la coordination étroite » entre la Banque d’Algérie et les autres banques commerciales pour faciliter l’ouverture d’un compte au profit du citoyen dès le dépôt de sa demande, l’intervenant a précisé que les nouvelles mesures organisationnelles s’inscrivent en droite ligne avec la transformation numérique que connaît l’Algérie.
La saga tumultueuse d’une opération mal préparée
Interrogé sur le caractère obligatoire ou non de l’ouverture d’un compte bancaire pour chaque membre de la famille dans le cas d’un voyage familial, M. Benbahane a précisé que la législation en vigueur permet au chef de famille d’ouvrir un compte bancaire à partir duquel peuvent être effectuées des opérations pour les enfants n’ayant pas atteint l’âge légal pour ouvrir un compte bancaire ou ceux qui sont encore à la charge de leur famille.
L’allocation touristique a connu une saga tumultueuse depuis son annonce officielle, marquée par des retards, un rétropédalage partiel des autorités et des mesures correctives multiples de la Banque d’Algérie (BA), culminant avec des blocages concrets à la frontière tunisienne.
Annoncée en Conseil des ministres en décembre 2024, le ministre des Finances renvoie la responsabilité du retard massif de son exécution à la Banque d’Algérie. L’allocation touristique est désormais devenue un nouveau casse-tête pour le gouvernement.





