La récente entrée en vigueur de la nouvelle allocation touristique en Algérie – désormais fixée à 750 euros pour les adultes et 300 euros pour les mineurs – continue de susciter un torrent de réactions parmi les voyageurs et sur la toile. Si les autorités se félicitent de la mesure, le ressenti des premiers concernés, notamment face au parcours administratif et bureaucratique pour l’obtenir, et la fièvre des discussions en ligne révèlent une réalité complexe, parfois amère, faite d’espoirs et de profondes frustrations.
Dans la file d’attente : témoignages d’un parcours éprouvant
Nombre d’internautes, sur Facebook, dans les groupes Telegram et sur TikTok, ont partagé leur expérience dès l’annonce de l’entrée en vigueur, le 20 juillet 2025. Certains racontent avoir dormi devant les agences bancaires, redoutant le flux massif attendu pour le dépôt des dossiers. D’autres évoquent l’angoisse de « manquer un papier au dernier moment », comme le billet d’avion ou l’attestation de séjour à l’étranger, indispensables pour justifier la demande.
Un internaute sur TikTok filme la foule assemblée dès 5 h du matin devant une agence bancaire d’Alger :
« La file d’attente fait le tour du bâtiment, chacun espère avoir son tour mais c’est lent… Des familles entières patientent, certaines avec des enfants en bas âge. »
D’autres se plaignent des coupures récurrentes du système informatique bancaire, qui ralentissent le traitement des demandes. Sur des forums spécialisés, un voyageur ironise : « Le stress du changement est pire que la préparation de la valise ! »
Réactions d’internautes : « On paie pour l’allocation ! »
La frustration ne s’arrête pas aux portes des banques. Sur les réseaux sociaux et dans la presse en ligne, les internautes multiplient les vidéos virales dénonçant une organisation défaillante : délais interminables, bugs informatiques, agents débordés. Des posts très partagés sur Facebook et X (anciennement Twitter) pointent aussi le retour des « passe-droits » :
« Les files sont longues… mais certains passent devant si on connaît le bon guichet », s’indigne un commentaire liké des centaines de fois.
Dans ce tumulte, plusieurs dénoncent également la prolifération de pratiques douteuses : certains cèdent leur droit à l’allocation à des intermédiaires, faute de l’utiliser eux-mêmes, alimentant ainsi le marché noir et fragilisant encore le dispositif officiel.
Des signes d’amélioration
Après une première semaine marquée par des files d’attente interminables, des bugs récurrents et un sentiment de découragement, la situation semble s’être progressivement améliorée dans les différents points d’attribution.
Des files nettement réduites
De nombreux usagers signalent que l’afflux massif observé les premiers jours s’est estompé. La « ruée » initiale, nourrie par l’effet d’annonce et l’incertitude, laisse place à une gestion plus ordonnée des flux. Les publications sur Facebook et TikTok montrent désormais des salles d’attente moins bondées et des files plus fluides, permettant aux voyageurs d’effectuer leurs démarches dans des délais raisonnables.
Une meilleure gestion technique
L’une des grandes critiques du début portait sur les défaillances répétées du système informatique bancaire. Plusieurs déposants indiquent que le réseau « bugue moins » et que les opérations sont plus rapides. Certains évoquent des retraits actés « en moins de dix minutes », contre « la moitié de la journée » lors de la première semaine.
Banques privées et banques publiques, même combat
Les internautes relèvent également une harmonisation entre établissements publics et privés. Les dépôts et retraits d’allocations, longtemps perçus comme plus compliqués dans le réseau privé ou supposés assortis de frais supplémentaires, semblent aujourd’hui se dérouler dans les mêmes conditions : commissions et frais sont similaires, permettant aux usagers de choisir leur banque sans crainte d’inégalités.
Une confiance encore fragile
Si nombre de voyageurs saluent ces améliorations, beaucoup restent prudents. L’expérience passée les incite à rester vigilants, notamment lors des grands départs saisonniers ou en cas de nouvelle forte affluence. Les attentes concernant une revalorisation du montant restent également très présentes dans les discussions en ligne.
De plus en plus de réactions positives saluent toutefois la simplification des retraits dans les aéroports : certaines vidéos montrent des voyageurs récupérant leurs euros en moins d’une minute au guichet, sans incident, juste avant d’embarquer. Pour Farès, 26 ans, disposer d’une « grosse somme » en liquide reste gênant : il aurait préféré, comme de nombreux voyageurs disposant d’une carte bancaire en devises, pouvoir l’encaisser sur son compte en amont pour plus de sécurité.
Entre avancées et frustrations persistantes
Le dispositif, bien qu’annoncé comme une avancée, reste entouré de frustrations et d’ajustements laborieux. Les réseaux sociaux agissent en caisse de résonance pour les galères des files d’attente, mais aussi pour les stratégies de contournement du système. Rares sont ceux qui se disent sereins : la majorité espère une allocation plus adaptée au coût réel des voyages, une digitalisation complète des démarches, ou simplement la fin de la dépendance au marché parallèle.
Pour l’heure, l’allocation de devises en Algérie demeure, selon un internaute,
« la première étape du voyage – parfois la plus compliquée ».