Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a affirmé samedi qu’aucune plainte officielle n’avait été déposée par le Mali contre l’Algérie auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ), et ce malgré l’annonce faite par Bamako le 4 septembre. Selon lui, aucune procédure formelle n’a été engagée et la CIJ n’a pas été saisie.
Interrogé sur une prétendue plainte malienne, M. Attaf a opposé un démenti catégorique, qualifiant l’information d’infondée. « D’habitude, je suis très réticent à commenter ce genre de rumeurs, a-t-il déclaré en marge d’un point de presse. Mais puisque vous me posez la question, je vous invite à vérifier vos sources : la CIJ n’a jamais été saisie dans cette affaire. »
Le chef de la diplomatie algérienne a précisé qu’aucune requête introductive d’instance – selon le jargon juridique de la Cour – n’avait été enregistrée.« Vous pouvez très facilement appeler les services de la CIJ : il n’y a absolument aucune saisine. Et je peux vous garantir que nous n’avons jamais reçu la moindre lettre nous informant d’une telle procédure », a-t-il insisté.
Une annonce purement médiatique
Ahmed Attaf a choisi de parler de “rumeur” mais une annonce a bien été faite par Bamako. Le gouvernement malien a en effet déclaré, jeudi 4 septembre, avoir déposé une requête introductive d’instance contre l’Algérie auprès de la CIJ. Pour Alger, cette déclaration relève d’une manœuvre médiatique du gouvernement malien, confronté à l’échec de sa stratégie sécuritaire, pourtant soutenue par des éléments de l’Afrika Korps russe.
Depuis la dénonciation unilatérale de l’Accord d’Alger par les autorités maliennes en janvier 2024, les relations bilatérales se sont fortement dégradées : fermeture réciproque des espaces aériens, rappel des ambassadeurs et suspension des canaux de dialogue.
La requalification des mouvements signataires de l’accord comme « groupes terroristes » par Bamako a par ailleurs contribué à aggraver la situation sécuritaire dans le nord du Mali, où les Forces armées maliennes (FAMa) font face à une intensification des attaques du JNIM et de l’État islamique.
En rappelant que la CIJ n’a pas été saisie, le ministre algérien souligne l’absence de toute démarche juridique concrète. Cette précision replace l’épisode dans son véritable contexte : une annonce médiatique sans suite procédurale.