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Baisse des exportations pétrolières : un premier trimestre 2025 en repli

Par Maghreb Émergent 20 avril 2025

Les exportations pétrolières de l’Algérie ont marqué le pas au premier trimestre 2025, enregistrant une baisse significative qui reflète la situation complexe que traverse actuellement le secteur énergétique du pays.

Selon les dernières données fournies par l’unité de recherche énergétique Attaqa basée à Washington, cette tendance baissière s’inscrit dans un contexte de réajustement des équilibres du marché mondial de l’or noir.

Le volume des exportations pétrolières du pays a diminué de 4,5% au premier trimestre 2025 par rapport à la même période de l’année précédente. En termes quantitatifs, cette baisse représente environ 34 000 barils par jour, avec un total exporté de 723 000 barils quotidiens contre 757 000 barils durant le premier trimestre 2024.

La contraction est encore plus marquée lorsqu’on compare ces chiffres à ceux du dernier trimestre 2024. La diminution atteint alors 10%, soit l’équivalent de 83 000 barils par jour de moins qu’au quatrième trimestre de l’année dernière, où les exportations s’établissaient à 806 000 barils quotidiens.

Cette évolution négative touche particulièrement le pétrole brut, dont les exportations par voie maritime ont chuté de 8%, passant de 375 000 barils par jour au premier trimestre 2024 à 345 000 barils durant la même période en 2025. Le mois de février a toutefois connu un pic temporaire à 462 000 barils quotidiens, le niveau le plus élevé depuis avril 2024, avant de retomber à 276 000 barils en mars.

Les produits raffinés résistent mieux

Si le brut connaît une baisse prononcée, les produits pétroliers raffinés affichent une meilleure résistance. Leurs exportations n’ont reculé que de 1%, s’établissant à 378 000 barils par jour au premier trimestre 2025, contre 382 000 barils durant la même période en 2024.

Cette relative stabilité permet aux produits raffinés de représenter désormais la majorité des exportations pétrolières algériennes, avec 52,2% du total des expéditions maritimes, tandis que le pétrole brut ne compte plus que pour 33,8%.

Parmi ces produits raffinés, le naphta occupe la première place avec 191 000 barils exportés quotidiennement durant ce premier trimestre, suivi par le fioul lourd avec 101 000 barils par jour. Cette performance s’explique par la capacité de raffinage de l’Algérie, établie à 677 000 barils quotidiens, et par le taux d’utilisation élevé de ses infrastructures, qui lui a récemment permis de ne plus importer de produits pétroliers.

Un recul lié aux engagements internationaux

Cette diminution des exportations s’explique en grande partie par les réductions volontaires de production auxquelles le pays participe dans le cadre de l’alliance OPEP+. L’Algérie s’était engagée à réduire sa production de 51 000 barils par jour depuis début 2024, dans le cadre d’un effort collectif de 2,2 millions de barils quotidiens partagé entre huit pays membres de l’alliance. Ces restrictions ont pris fin en mars dernier, permettant une augmentation progressive de la production à partir d’avril 2025.

Néanmoins, le pays maintient une autre réduction volontaire de 48 000 barils quotidiens, participant à un effort global de 1,65 million de barils par jour consenti par neuf pays de l’OPEP+ depuis mai 2023 et devant se poursuivre jusqu’à la fin de l’année 2026.

En dépit de ces contraintes, la production de brut algérien a légèrement augmenté pour atteindre 909 000 barils par jour au premier trimestre 2025, contre 904 000 barils au dernier trimestre 2024, selon les données de l’OPEP.

La Corée du Sud première, la France troisième

La carte des exportations pétrolières de l’Algérie révèle un équilibre entre marchés asiatiques et européens. La Corée du Sud émerge comme premier importateur avec 105 000 barils quotidiens au premier trimestre 2025, malgré une baisse de 8 000 barils par rapport à l’année précédente.

L’Europe occupe cependant une place prépondérante dans son ensemble, avec trois pays figurant parmi les cinq principaux clients. L’Espagne arrive en deuxième position avec 96 000 barils par jour, en hausse de 8 000 barils par rapport au premier trimestre 2024. Avec 80 000 barils quotidiens, en recul de 4 000 barils, la France se positionne à la troisième place du classement tout en demeurant le deuxième plus grand importateur de GNL algérien. Les États-Unis et le Portugal ferment le classement des cinq premiers importateurs, avec respectivement 69 000 et 59 000 barils par jour.

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